Le peuple syrien a offert le meilleur cadeau d’anniversaire à Bachar al-Assad qui s’apprête à fêter 20 ans de dictature : la reprise de la contestation sociale.
Depuis deux semaines, la ville de Souweïda, au sud-est de Damas, a été le théâtre de plusieurs manifestations scandant « Révolution, liberté et justice sociale » et « Le peuple veut la chute du régime ». Malgré les risques immenses de répression, des centaines de manifestants descendent dans la rue pour dénoncer les inégalités et la corruption du régime sur fond d’inflation galopante.
Exactement comme en 2011, lorsque le printemps arabe avait gagné la Syrie, les racines de la contestation ne sont pas confessionnelles – comme voudrait le faire croire Assad – mais bien sociales. La contestation, qui a pour épicentre une ville à majorité druze, a commencé à se propager dans les villes voisines majoritairement sunnites. Et la fronde contre le régime se fait aussi entendre au sein même de la minorité dont fait partie Assad, les Alaouites, qu’il a toujours cherché à tenir d’une main de fer.
Sous les cendres de la guerre menée par Assad depuis plus de dix ans contre son peuple, les braises de la révolution de 2011 couvent encore !