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Accueil > Éditos de bulletins > 2016 > juillet > 4

Vive l’Europe des travailleurs !

Depuis l’annonce des 51,9 % favorables au Brexit (la sortie de l’Union européenne pour la Grande Bretagne) la panique semblait s’être emparée des médias et des responsables politiques. Aujourd’hui, tout ce cirque semble peu à peu se dégonfler : avant le Brexit, la Grande Bretagne avait un pied dans l’Union et un pied dehors ; après le Brexit, ce sera… l’inverse ! En effet, hommes d’affaires et gouvernants britanniques et européens se donnent au moins deux ans pour négocier les conditions de cette sortie, c’est-à-dire de nouveaux accords commerciaux. La grande bourgeoisie anglaise et ses financiers de la City sont avant tout préoccupés de conserver leur accès au marché européen, et tout sera fait sur mesure pour qu’ils soient satisfaits.

Le piège du repli national

Ce qui est vraiment préoccupant, c’est le climat nauséabond de repli nationaliste, voire de racisme, qui s’est installé à la faveur de ce vote. C’est uniquement pour concurrencer UKIP, l’extrême droite anglaise, sur son propre terrain, que le Premier ministre Cameron avait choisi d’organiser ce référendum… qui lui est retombé sur le nez. On voudrait nous faire croire, en Grande Bretagne et ailleurs, que tous les problèmes du monde du travail viennent de l’ouverture des frontières et des immigrés.

C’est la carte que joue aussi Marine Le Pen, quand elle réclame des référendums partout en Europe pour rétablir une prétendue « souveraineté nationale ». But de la manœuvre : camoufler la responsabilité du patronat, qui partout licencie et demande aux gouvernements d’attaquer nos droits.

L’austérité, la précarité et les bas salaires ne sont pas imposés de l’extérieur.

Quand un Mélenchon, qui prétend incarner une « gauche de la gauche », se réjouit du vote britannique en prétendant que les licenciements dans la sidérurgie française seraient la faute au « libre échange » permettant « d’importer de l’acier chinois », ou que la loi El Khomri aurait été dictée à Hollande par Angela Merkel, il cultive les mêmes préjugés.

Valls et Gattaz n’ont pas besoin de l’Europe pour vouloir imposer la loi Travail ! Le gouvernement français est bien plus aux ordres du Medef que de Bruxelles.

Par-delà leurs frontières, unissons-nous !

Ces préjugés sont un poison pour les travailleurs, fait pour nous diviser. En réalité, ce sont partout les mêmes attaques auxquelles les classes populaires sont confrontées. Avec partout des déclinaisons locales de la loi El Khomri. En Italie depuis un an, le Job Act a instauré un CDI avec période d’essai de… trois ans ! En Angleterre, des CDI garantissant… zéro heure de travail par mois sont parfaitement légaux. En Allemagne, ce sont les « jobs à un euro ». En Belgique, les travailleurs se mobilisent en ce moment contre une loi semblable à la loi Travail. Partout les salariés sont logés à même enseigne, sont dans la même galère. Mais ils représenteraient une force colossale s’ils parvenaient à se rassembler contre leurs exploiteurs et profiteurs. Par-delà les frontières.

Leur Europe et la nôtre

En construisant une Europe à leur image, uniquement au service de leurs profits, de leur argent qui circule librement, alors que les réfugiés se heurtent à des frontières extérieures renforcées, qui ont transformé la Méditerranée et la Manche en cimetières, gouvernements et patrons européens dégoûtent une partie de la population de l’idée même d’Europe unie. Et ceux qui prétendent que c’est l’abolition des frontières qui permet aux patrons de mettre les travailleurs en concurrence, pour pratiquer un « dumping social », mentent. Au contraire : les patrons profitent du fait que les travailleurs n’ont pas partout les mêmes droits, conditions et salaires.

La véritable manière de se défendre serait de construire une Europe des travailleurs à notre façon, en entrant en lutte, toutes origines confondues. Une Europe qui ne se construira ni par référendum, ni par aucune autre élection, mais par l’unification de nos luttes communes.

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