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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro spécial, décembre 2019

Iran

Une victoire pour les grévistes de Haft Tappeh

Mis en ligne le 10 décembre 2019 Convergences Monde

Les ouvriers du complexe sucrier de Haft Tappeh, dans la province de Khouzestan à l’ouest du pays, ont imposé une nouvelle reculade à leur patron. Le 3 décembre, ils ont suspendu une grève qui durait depuis 72 jours, après avoir obtenu plusieurs concessions : la réintégration des ouvriers licenciés suite aux précédentes grèves, la fin des poursuites pénales engagées contre des ouvriers, l’interdiction des licenciements sans l’accord du conseil de discipline, le paiement des arriérés de salaires, ainsi que diverses primes et améliorations des conditions de travail.

Depuis 2018, ce centre industriel de près de 3 000 ouvriers, qui compte des plantations de cannes à sucre et une raffinerie, a connu pas loin d’une dizaine de grèves, dont la précédente, en octobre, avait obtenu la libération du dirigeant des grévistes, Esmail Bakhshi. Ce dernier a ainsi pu revenir au travail, vendredi 6 décembre, grâce au soutien déterminé de ses camarades.

Comme beaucoup d’ouvriers en Iran, ceux de Haft Tappeh sont confrontés aux salaires impayés, alors que les prix et la pénurie rendent les biens de première nécessité de plus en plus inaccessibles. Leur entreprise a été privatisée pour une bouchée de pain à des proches du régime, qui payent les salaires au petit bonheur la chance et empochent les aides publiques et les bénéfices sans investir un sou dans la production. Plus que le paiement des salaires, c’est la nationalisation sous contrôle ouvrier qui est devenue la principale revendication. Les ouvriers en ont assez des promesses non tenues depuis des années. Ils ont élu un conseil ouvrier, qui organise la grève et se tient prêt à exercer réellement ce contrôle.

Les travailleurs de Haft Tappeh font partie de ceux qui tentent de reconstruire un mouvement ouvrier organisé combatif, en lien avec d’autres secteurs, notamment les conducteurs de bus de Téhéran, les enseignants, les étudiants ou encore les ouvriers de la sidérurgie de Ahvaz, avec qui ils avaient manifesté en commun fin 2018. Le régime a tenté à plusieurs reprises de réprimer ce mouvement. Esmail Bakhshi et plusieurs de ses camarades ont subi arrestations, torture et condamnations, mais la lutte ouvrière a été la plus forte jusqu’ici.

M.S.

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