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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 91, janvier-février 2014 > DOSSIER : Centrafrique, Françafrique : la spirale guerrière

DOSSIER : Centrafrique, Françafrique : la spirale guerrière

Les politiciens au garde-à-vous

Mis en ligne le 14 janvier 2014 Convergences Politique

Comme chaque fois que des intérêts tricolores sont jeu, les politiciens de droite comme de gauche ont été unanimes à approuver l’intervention militaire en Centrafrique.

Trémolos humanitaires...

Dès le 3 décembre, Jean-François Copé a déclaré au Figaro : « Dès lors que nous avons, bien entendu, un mandat de l’ONU, l’intervention de la communauté internationale a du sens, se justifie pleinement et la France dont l’intervention a été évoquée, je la soutiens ». Michèle Alliot-Marie, Gérard Longuet, François Fillon et Christine Boutin lui emboîtent le pas. Le lendemain François Bayrou n’est pas en reste, jugeant « cette opération (…) nécessaire ».

Quant au Front national, il affirme dans un communiqué du 5 décembre : « La dégradation de la situation civile et sécuritaire en Centrafrique justifie plus que jamais l’intervention militaire de la France sous l’égide de l’ONU. Cette intervention, nécessaire d’un point de vue humanitaire, est également conforme aux intérêts de la France dans la région. »

Unanimité au PS et chez les Verts

L’unanimité règne au sein du Parti Socialiste et des Verts. L’un des ténors d’EELV, Jean-Vincent Placé, y va de son cocorico : « La France a pris la bonne décision » (10 décembre sur RTL). Seule fausse note venue de Noël Mamère qui dénonce « l’hypocrisie coloniale  » et « le pompier pyromane ». Mais il a déjà quitté le parti Vert.

Au PCF, approbation « critique »

Le PCF, lui, n’a pas cette audace. Il exprime juste de vagues réticences dans L’Humanité du 6 décembre en titrant « Encore une intervention française en Afrique ». Mais l’article se terminait sans ambages : « Les opérations de désarmement des milices sont engagées. Il est à souhaiter qu’elles réussissent pleinement, mais on a beau jeu d’en appeler solennellement à “la responsabilisation des Africains” quand on passe sciemment sous silence la terrible responsabilité de la France dans les conflits et violence qui meurtrissent le continent. » Dénoncer les responsabilités de l’impérialisme tout en souhaitant la réussite de son opération, c’est une performance ! Que réédite le porte-parole du PCF à l’Assemblée nationale, André Chassaigne, lors du débat sans vote du 10 décembre : « Il n’est pas question de tergiverser pour la protection des populations civiles ».

Au Parti de gauche, de l’hypocrisie au cynisme impérialiste

Enfin Mélenchon se contente de demander, le 6 décembre, « la plus grande vigilance » tout en précisant : « Je ne dis pas que j’y suis opposé. C’est une décision du Conseil de sécurité de l’ONU ». La palme du cynisme revient à son second, François Delapierre, secrétaire national du Parti de Gauche, qui écrit le 9 décembre sur son blog : « C’est légitime, le gouvernement n’interviendrait pas si nos intérêts nationaux n’étaient pas en jeu. En l’espèce, il s’agit notamment de l’uranium. L’alimentation énergétique de notre pays dépend de cette ressource que notre sous-sol ne produit guère. La Centrafrique dispose du gisement de Bakuma et de frontières stratégiques avec des voisins dotés du précieux minerai. Tant que le nucléaire restera la première source de production d’électricité dans notre pays, la France devra contrôler des gouvernements qui détiennent la clé des mines africaines.  »

Vive la guerre pour l’uranium ! Même Hollande n’a pas osé le dire aussi franchement.

G.R.

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