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Leila et ses frères, film de Saeed Roustaee

2022, 2 heures 39 min, en salle

10 septembre 2022 Article Culture

L’année dernière, La Loi de Téhéran explorait, à travers un thriller policier au suspens haletant, les bas-fonds de la capitale iranienne pour livrer une critique en règle du système policier et judiciaire.

Un an plus tard, Saeed Roustaee poursuit sa peinture décapante de la société iranienne contemporaine. La première scène du film pose le décor : une milice patronale évacue une usine et matraque les ouvriers qui réclament le versement de leur salaire. Le spectateur se retrouve alors plongé dans le quotidien d’une famille iranienne qui étouffe sous les dettes. Comment s’en sortir alors que l’inflation atteint des records – nourrie par les sanctions internationales contre l’Iran – et que la monnaie s’effondre ?

La grande force du film est de montrer avec finesse la manière dont les rapports familiaux sont percutés par cette situation sociale invivable. Les quatre frères ont une vie erratique entre jobs précaires, périodes de chômage, petites combines… Leila, la plus entreprenante, doit, elle, se débattre en permanence dans un univers marqué par le machisme. Le conflit se fait également générationnel. Car le père, Esmail, vieillard qui semble en passe de s’effondrer à chaque instant, ne rêve que d’une chose : devenir le « parrain » du clan familial élargi, un statut honorifique dans la tradition persane. Pour honorer ce rang, Esmail est prêt à sacrifier toutes les économies familiales… quitte à tuer dans l’œuf le projet de ses enfants de racheter une petite boutique.

Le film dure certes plus de 2 heures 30 mais rien n’est gratuit : chaque petite scène contribue à nous faire comprendre le point de vue et les ressorts psychologiques des choix des protagonistes. Jusqu’à un final à la mise en scène époustouflante.

Boris Leto

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