Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Les articles du site

Le gouvernement algérien intensifie la répression : menaces contre les camarades du PST (Parti socialiste des travailleurs)

27 mai 2021 Article Monde

Le gouvernement algérien menace le Parti socialiste des travailleurs, organisation révolutionnaire algérienne, de « suspension » : en clair d’interdire ses activités et de fermer ses locaux. Une procédure judiciaire vient d’être engagée par le ministère de l’Intérieur dans ce but.

Le régime intensifie sa répression pour tenter d’en finir avec le Hirak et la contestation sociale, en même temps qu’il prépare pour le 12 juin prochain des élections législatives, qui risquent bien d’être un fiasco pour lui sur le plan de la participation, après une élection présidentielle de décembre 2019 qui n’a déplacé que 40 % des électeurs et surtout un référendum constitutionnel de novembre 2020 qui n’a compté que 23 % de votants.

Lors des deux derniers vendredis (14 et 21 mai), les forces de l’ordre sont intervenues brutalement pour empêcher les rassemblements dans plusieurs villes, à Alger, Annaba ou Bouira notamment, et y procéder à de nombreuses interpellations. Même dans les villes où ces manifestations ont été tolérées (Bejaia, Tizi Ouzou), la police a procédé à des arrestations. Plus de 800 interpellations pour le seul vendredi 21 mai, lors des manifestations dans une quinzaine de wilayas (l’équivalent de nos départements), et une soixantaine de manifestants mis sous mandat de dépôt. La plupart ont été relâchés, mais nombre d’entre eux doivent être convoqués par la justice.

Si on totalise, selon la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme, il y aurait eu « 2 000 arrestations en deux semaines, 175 détenus d’opinion en trois mois depuis la grâce de Tebboune en février dernier, des centaines de hirakistes en liberté provisoire, un journaliste en prison et d’autres sous contrôle judiciaire, des partis politiques menacés de dissolution, des associations aussi ». Déjà quelques premiers jugements sont tombés : une vingtaine de manifestants ont été condamnés en début de semaine à des peines de prison ferme.

Les manifestations du Hirak qui avaient marqué l’actualité algérienne tous les vendredis (et les mardis, de manifestations étudiantes) de l’année 2019 s’étaient certes étiolées en 2020 ; l’épidémie de Covid y a beaucoup contribué. Elles ont repris par les manifestations très massives du 22 février dernier, anniversaire de la première mobilisation de 2019, et se sont poursuivies depuis, même si elles sont bien loin de connaître l’affluence d’il y a deux ans. Mais depuis près d’un an surtout, des mobilisations sociales ont pris le relais. Avec des grèves, souvent dans de petites entreprises, pour l’augmentation des salaires ou tout simplement pour exiger des salaires impayés sous prétexte de « crise ». Avec aussi la lutte qui dure depuis plus de six mois pour imposer le droit de créer un syndicat dans l’entreprise de logistique du port de Bejaia, Numilog, qui appartient au patron le plus riche du pays, Issad Rebrab.

C’est à cela que le gouvernement algérien voudrait aujourd’hui mettre un terme, en renforçant la répression. Et c’est dans ce contexte qu’il voudrait interdire les activités du Parti socialiste des travailleurs (PST), qui, malgré sa faiblesse qui est à l’image de celle de toutes les organisations révolutionnaires dans le monde, existe dans le paysage politique algérien depuis trente ans, s’est montré actif dans bien des mouvements dont récemment le mouvement du Hirak comme le soutien aux grèves de ces derniers mois, notamment à celle de Numilog, sur le port de Bejaia. Notre solidarité va évidemment à ces camarades.

Olivier Belin

___________________________

Communiqué du NPA de soutien au PST contre les menaces du pouvoir algérien  :

Solidarité avec le PST en Algérie, pas d’interdiction, stop à la répression !

Le Parti socialiste des travailleurs (PST) est menacé d’interdiction et de fermeture de ses locaux par le pouvoir. Ses membres seraient encore plus en danger d’arrestation dans une Algérie où des militantEs, des journalistes et des manifestantEs sont régulièrement emprisonnés. Le PST agit depuis 30 ans pour la défense des droits des classes populaires, des travailleurs/ses, des femmes, de la jeunesse. Il dénonce avec acharnement l’impérialisme, notamment l’impérialisme français en Algérie et conteste le pouvoir, ce qui l’a notamment mené à être une des forces les plus constantes dans la construction du Hirak qui a mené à la destitution de Boutefliha et, depuis à continuer à construire la mobilisation populaire et les mobilisations ouvrières dans une perspective anticapitaliste. Nous nous opposons à l’interdiction du PST et à toute menace contre lui. Nous appelons toutes les organisations du mouvement ouvrier à s’y opposer également, à refuser toute répression par le régime en place en Algérie contre les militantEs qui le contestent et construisent les mobilisations.

Montreuil le lundi 24 mai 2021

Mots-clés :

Imprimer Imprimer cet article