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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 14, mars-avril 2001 > DOSSIER : France-Afrique : Le pillage continue

L’annulation de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE) : « beaucoup de bruit pour rien ! »

1er avril 2001 Convergences Monde

Depuis le dépôt d’une pétition de 17 millions de signatures au sommet du G7 (regroupe les 7 pays les plus puissants économiquement) de Cologne par la « coalition Jubilé 2000 » en faveur de l’annulation de la dette du Tiers Monde, les effets d’annonce se sont multipliés, les médias annonçant 90% et même 100% d’annulation de la dette des pays pauvres.

Qu’en est-il vraiment ?

Parmi les détenteurs de la dette extérieure, seuls les États du Club de Paris sont concernés pour négocier l’allégement de la dette des PPTE. Aucune mesure allant dans ce sens n’est envisagée par les institutions privées (banques...) ou les institutions multilatérales (FMI ou BM). Or, dans l’écrasante majorité des États d’Afrique subsaharienne, les dettes multilatérales représentent entre 30 et 75% du total. D’autre part, ne sera pris en considération que le montant de la dette avant tout rééchelonnement (report du paiement de la dette et/ou des intérêts). Comme l’explique E.Toussaint dans Le Monde Diplomatique de septembre 99 : « Prenons un exemple théorique : un pays africain doit 3 milliards de dollars, 2 milliards à la BM et au FMI, 800 millions aux États du Club de Paris, 200 millions à des banques privées du Nord.(...) On ne prend en considération que les 800 millions et [dans ce montant], seulement le montant dû avant tout rééchelonnement. (...) En 1985, (...) la dette considérée s’élevait à 300 millions.(...) Si l’on portait le taux d’annulation à 90% comme promis à Cologne en juin 1999, cela donnerait 270 millions d’annulation, soit une réduction réelle de dette de... 9% ! ». Par exemple, la Tanzanie ne verrait son service de la dette diminuer que de 7%. Au total, l’allégement de la dette représente moins de 2% de l’ensemble de la dette du Tiers-monde !

D’autre part, l’accès à un allégement est conditionné à l’application de « réformes d’ajustement ». Bien que rebaptisées « cadre stratégique de lutte contre la pauvreté », les réformes économiques restent les mêmes que celles appliquées jusqu’ici au sein des programmes d’ajustement structurel... réformes dont on connaît les ravages.

L.P.

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