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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 101, septembre-octobre 2015 > Grèce : Syriza, du gouvernement « anti-austérité » au reniement

L’Unité populaire, un Syriza « bis »

6 octobre 2015 Convergences Monde

L’Unité populaire (UP) s’est séparée de Syriza au cours du mois d’août dernier après que ses députés au parlement ont refusé de voter le 3e mémorandum. Son président est Panayótis Lafazánis, l’ancien ministre de l’Énergie et du Redressement productif dans le gouvernement Tsípras (comme Montebourg dans le premier gouvernement de Hollande).

Le parti de l’Unité populaire affirme que, si le gouvernement Tsípras a échoué, c’est à cause de son choix de rester à tout prix dans l’Union européenne. Il prétend aujourd’hui que la seule voie pour sortir la Grèce de la crise est la sortie de l’euro. Costas Lapavítsas, qui est leur économiste en chef, va même jusqu’à fabriquer des projections économiques annonçant d’avance une dévaluation modérée de la drachme qui permettrait d’alléger le fardeau de la dette, une reprise des exportations, bref, la seule voie pour sauver... le capitalisme grec.

C’est en fait une conception nationaliste, du genre ‘développementiste’, héritée du stalinisme et des mouvements nationalistes du tiers monde. Il s’agirait de viser un développement national indépendant (aujourd’hui en quittant la zone euro) en associant des secteurs du capital « national ». Dans une interview, Costas Lapavítsas fait part de sa conviction qu’« il y aura des secteurs des employeurs et des producteurs qui ne seront pas le moins du monde paniqués par la sortie [de l’euro], qui s’y confronteront directement et ouvertement, et qui seront dans l’attente des perspectives de développement qui pourront en résulter. »

Dans un article du 21 août, Stathis Kouvélakis, un dirigeant de l’Unité populaire, écrit que son mouvement est une « recomposition dans la gauche radicale grecque... Mais son but est plus large encore, c’est de fournir une expression aux forces sociales qui ne se reconnaissent pas nécessairement dans le cadre de la gauche, mais qui veulent combattre l’austérité... » Dans son programme publié le 2 septembre, l’UP plaide pour un « large front populaire et patriotique. »

Parmi les députés qui ont quitté Syriza pour l’UP se trouve Rachel Makri, autrefois membre éminent du parti de la droite nationaliste Anel (les Grecs indépendants), et Costas Isychos, qui a été ministre adjoint de la Défense sous les ordres de Pános Kamménos, le chef de l’Anel.

Il n’y a rien à attendre de cette tendance de gauche qui propose une voie nationaliste ne visant qu’à sortir le capitalisme grec de la crise, et suggère même des alliances avec une droite nationale pour ce faire ! L’UP se pose en fait en dernier recours pour la bourgeoisie face à la faillite de Syriza, à une éventuelle expulsion de l’euro et à un mécontentement dans la classe ouvrière.

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