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Bulletin L’Etincelle de l’hôpital Avicenne (Bobigny) du 9 juin 2015

En lutte jusqu’au retrait total du plan Hirsch

9 juin 2015

(Bulletin L’Etincelle de l’hôpital Avicenne (Bobigny) du 9 juin 2015)

La colère gronde à l’AP-HP. Les manifestations des 21 et 28 mai ont rassemblé des milliers d’hospitaliers. Et, sur place dans les hôpitaux, les actions se sont multipliées. Certains ont même fait la semaine dernière des AG communes à plusieurs hôpitaux, le jeudi 4 juin (comme Tenon avec Saint-Antoine et Trousseau), pour se retrouver plus nombreux, discuter et agir ensemble. Une semaine qui, sinon, aurait été moins active, les directions syndicales au niveau de l’AP-HP n’ayant rien prévu entre le 28 mai et le 11 juin.

Quant à Martin Hirsch, il en a pris pour son grade lorsqu’il s’est rendu à la Salpetrière, à Georges Pompidou ou à Avicenne. Au point que, échaudé, le samedi 30 il a préféré n’envoyer qu’un sous-fifre donner le coup d’envoi de la « course de l’AP-HP » et de la journée portes ouvertes. Il a pourtant été à l’honneur puisque les manifestants étaient venus crier « Hirsch, ton plan, à la poubelle » et des « Martin démission ».

Alors ce jeudi 11 juin, nouveau jour de manifestation de l’ensemble de l’AP-HP, cette fois de l’Avenue Victoria vers l’Elysée, la participation se doit d’être encore plus massive que lors des deux journées précédentes.

Pas touche aux RTT, des embauches !

Il n’est pas question de laisser la direction de l’AP-HP supprimer des jours de repos, en organisant des horaires de fous, que nous serions de toute façon quasiment contraints de dépasser si l’on veut transmettre les consignes d’une équipe à l’autre. Maintenant Hirsch se fait tout doux… dans le langage seulement. Pas d’horaires de 7 heures, dit-il, on s’arrêtera à baisser à 7h30. Pour l’instant ! On ne vous piquera pas toutes les RTT, seulement 4 ou 5. Dans un premier temps ! Et il serait prêt à discuter avec les syndicats des modalités d’application de son plan. Mais pas du plan lui-même, qui a pour but d’économiser plus de 20 millions d’euros. Bien fous ou bien lâches seraient les dirigeants syndicaux qui se laisseraient attirer pas ces sirènes. Il n’y a rien d’autre à répondre que le retrait total du plan Hirsch.

Ce qu’il faut pour l’AP-HP au contraire, tant pour pouvoir accueillir les patients que pour ne plus connaître les surcharges de travail permanentes, c’est l’embauche d’au moins 8 000 hospitaliers supplémentaires. Alors que depuis des années on supprime environ 1 000 postes par an. Et pour l’ensemble des hôpitaux du pays, il en faudrait plusieurs dizaines de milliers.

Rendre la lutte contagieuse

La lutte en cours à l’AP-HP concerne tous les hôpitaux où les personnels connaissent les mêmes problèmes, sont menacés par les mêmes attaques. Quant ils n’ont pas déjà (comme à Caen l’année passée) connu des plans de réorganisation avec vol de plusieurs jours de RTT. La Fédération Hospitalière de France l’a déclaré : elle espère que la direction de l’AP-HP, en imposant son plan au plus grand regroupement hospitalier du pays, malgré les protestations du personnel, fasse la trouée qui permette de généraliser l’attaque à tous. Aux grévistes de l’AP-HP de prouver le contraire : qu’en s’attaquant à la plus grosse structure hospitalière, la direction de l’AP-HP va au contraire tomber sur un bec, qui va l’obliger à ravaler son plan. Les grévistes et manifestants de l’AP-HP, en s’adressant aux personnels de tous les hôpitaux du pays, peuvent rendre leur lutte contagieuse et entraîner une riposte d’ensemble qui mette un coup d’arrêt aux politiques d’économies et de suppressions d’emplois dans la santé.

Tous concernés, tous ensemble

Et cette lutte concerne l’ensemble du monde du travail. En tant qu’usagers (ou usagers potentiels) des hôpitaux, les gens se savent concernés par la dégradation du service et regardent le mouvement des hospitaliers avec sympathie. En tant travailleurs, toutes et tous sont visés car c’est une politique générale aujourd’hui du patronat de déclarer la guerre aux 35 heures pour exploiter encore plus sa main-d’œuvre, et réduire les effectifs en fabriquant de plus en plus de chômeurs. Ce même jeudi 11 juin, en butte à un projet de réforme des collèges dont le seul objectif est de faire, là aussi, des économies de personnel, les enseignants du secondaire sont appelés à une journée de grève et de manifestation.

Et si les manifestants se rejoignaient ? Et si on accélérait nous-mêmes le calendrier, sans attendre une nouvelle journée le 25 juin, seule date malheureusement annoncée par les fédérations syndicales.

Soyons nombreux à la manifestation de ce jeudi, qui part à 11 h de l’Avenue Victoria. Mais dès aujourd’hui, discutons entre nous pour préparer la suite de notre mouvement.




Nouvelles bases = nouvelle arnaque

On l’a vu ce Martin Hirsch à Avicenne, vendredi 29 mai, quand on l’a épinglé pour lui dire en direct ce qu’on pensait de ses projets. « Je vous entends, je vous entends, on peut tout rediscuter ». A condition de faire nos 20 millions d’économies.

Si bien que les « nouvelles bases du dialogue » qu’il a présentées la semaine suivante sont aussi pourries que les premières. On commencerait par ne voler que 5 jours de RTT, en passant à 7h30. Pour la suite on verrait plus tard.

Mais les contractuels auraient eux, d’ores et déjà droit à des équipes de 7h, et aucune RTT. Or ils sont de plus en plus nombreux pour boucher les trous en même temps qu’on supprime des postes.

Et n’oubliez pas la généralisation dans certains services de la « grande équipe » dont personne ne veut. « Par souci d’équité » ose-t-il dire.

Quant au personnel technique, il est le premier qui risque de perdre, en plus de 5 RTT, ses temps de pause repas. Et le premier que l’AP-HP pourrait bien faire passer demain en 7h, dans la mesure ou il n’y a pas le problème de continuité des soins. Alors là non plus, n’attendons pas qu’on nous découpe en saucissons pour faire passer la suite des réformes service par service. C’est aujourd’hui qu’on est en colère tous ensemble. C’est aujourd’hui qu’on doit faire reculer définitivement Hirsch.


Préparer la suite du mouvement

En clair la direction de l’AP-HP n’a pas bougé d’un pouce. Et pour nous pas question d’accepter de marchander (ou laisser marchander derrière notre dos) quoi que ce soit.

Il faut imposer le retrait pur et simple du plan, la titularisation de tous les précaires (et pas de 1 000 sur 8 000), et en plus 8 000 embauches supplémentaires.

Pour cela il faut nous donner les moyens de continuer à agir le plus collectivement possible, de nous coordonner d’un établissement à l’autre, de contacter les collègues des hôpitaux de province.

Au printemps dernier c’est ce qu’avaient commencé à faire les grévistes de l’EPSM de Caen en créant un Collectif des « Hôpitaux en lutte contre l’Hôstérité » s’adressant aux autres hôpitaux du pays. Ce même collectif propose qu’à la fin de la manifestation de jeudi se retrouvent tous ceux qui le peuvent en assemblée pour discuter de la suite du mouvement, pour tisser des liens entre nous tous.

Une occasion à saisir.


Tentative de corruption minable

N’ayant pas beaucoup de partisans dans les hôpitaux pour faire passer ses attaques contre le personnel, Martin Hirsch a eu une idée bien classique : promettre de « valoriser le métier de cadre ». En espérant que flattés, ceux (qui sont de toute façon rarement de notre côté) vont se faire les propagandistes de la réforme, ou viendront nous expliquer que c’est un moindre mal.

Mais même pour tenter d’acheter ses ouailles, Hirsch n’y met pas le prix. Ce qu’il leur promet c’est « de créer une identité cadre, en développant un sentiment d’appartenance au sein de l’institution ». Voila pour le côté philosophique.

Pour le côté pratique, il promet de leur fournir des ordinateurs personnels qu’ils pourront emporter à la maison…. pour y faire du télétravail.

En ce qui concerne certains d’entre eux, s’ils restaient à la maison, on ne s’en porterait pas plus mal. Mais eux ? Avec du travail à domicile où on ne compte plus ses heures, on leur souhaite bien du plaisir. « L’appartenance à l’institution » 24 heures sur 24, salut les amateurs !


Promesse de Gascon

En plus des RTT, l’AP-HP compte nous voler aussi les heures de repas, en voulant décompter la demi-heure repas du temps de travail. Question de nous faire travailler une demi-heure de plus gratis. Elle nous a déjà arnaqués sur la crèche en décidant d’en augmenter les tarifs…

Alors Hirsch, pour faire avaler la pilule, propose son lot de consolation : des logements. Nous sommes plus de 80 000, dont combien de milliers de jeunes ? Alors le directeur général sort de son chapeau les «  baux emphytéotiques » (consultez votre dictionnaire juridique !) que possèderait l’AP-HP. Il y en a 200. Faites vos comptes. Mais sans rire Hirsch propose de les mettre à notre disposition lorsqu’ils se libéreront (Par le décès prévisible d’un retraité de l’AP-HP ?)

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