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Retour à l’anormal dans le Grand-Est

CHU de Strasbourg : une charge de travail proche d’une « seconde vague »

Au début de l’épidémie, les services dits « conventionnels » ont été transformés en « unités Covid » pour pouvoir hospitaliser le maximum de patients ayant besoin de soins et de surveillance rapprochée. Ces patients étaient nombreux : « Ils arrivaient de manière ininterrompue dans des états critiques, on arrivait à reconnaître les Covid en un coup d’œil », nous rapporte une infirmière des urgences. Quand un patient connaissait une dégradation sur le plan respiratoire il pouvait être transféré en service de réanimation où l’on dispose de moyens (limités) d’intuber et ventiler les patients.

Au CHU, les unités Covid ont reçu des renforts de soignants – des infirmières venues de leurs services qui avaient fermé, des étudiants infirmiers venus faire fonction d’aides-soignants, leur école étant elle aussi fermée. À la fin de la vague, les renforts ont été renvoyés dans leur service d’origine. Dans les unités Covid, on mesure l’aide indispensable qu’ils apportaient, « maintenant qu’on est seuls avec le double de patients ».

Avant même de parler d’un rebond de l’épidémie de Covid-19, la charge de travail pour les soignants adopte désormais les atours d’une seconde vague. La vie de l’hôpital reprend, les patients chroniques peuvent revenir, et ils sont dans des états parfois très dégradés, n’ayant pas eu de soins pendant toute la période du Covid. Dans les services de soins intensifs, on continue de prendre en soins les patients sortis de réanimation. En service de réanimation, certains patients Covid sont encore hospitalisés, à côté des patients non-Covid.

Comme nous le témoigne une soignante de réanimation : « Cela fait prendre de gros risques aux soignants qui sont obligés de jongler entre patients Covid et non-Covid, avec le temps d’habillage et de déshabillage que les deux types d’isolement supposent, mais on risque surtout de devenir des vecteurs de transmission du virus à des patients déjà extrêmement fragiles  ».

Dans le privé, les affaires reprennent

À Strasbourg, en plus du CHU, il y a de nombreuses cliniques privées, dont la plus importante, Rhéna, a regroupé trois cliniques différentes il y a trois ans. Les cliniques ont déprogrammé les opérations qui devaient avoir lieu, de façon à libérer des places pour les patients Covid et désengorger l’hôpital public. Peu à peu, les affaires reprennent à Rhéna, les blocs sont rééquipés, les opérations reprogrammées : « Ce matin, à 6 heures, il y avait déjà 5 admissions dans le hall » nous confie une soignante de la clinique. Le confinement était en effet un énorme manque à gagner pour toutes les cliniques. L’épidémie de coronavius a néanmoins forcé les directions de tous les établissements à envisager différemment le parcours des patients de façon à minimiser les risques de transmission du virus. « Les patients montent au service et attendent sur place. Il y a un nouveau questionnaire Covid à l’admission, avec prise de température avant d’aller en chambre.  »

Pour les soignants, du public comme du privé, bien que la vague Covid soit passée, la crise n’est pas terminée. Manque de moyens humains et matériels, fermetures de lits et bas salaires n’ont jamais cessé d’être notre quotidien. La fin du confinement résonne avec une montée des mobilisations dans le secteur hospitalier. Pour l’heure, pas encore de manifestation dans la région, mais la vague sociale pourrait elle aussi être rapidement contagieuse.

Correspondantes

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