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Accueil > Les articles du site > DOSSIER : Croissance du commerce mondial sous domination impérialiste

Une mondialisation heureuse est-elle possible ?

28 septembre 2021 Article Économie

La mondialisation apparait aujourd’hui comme une plaie pour l’humanité. Sans compter qu’elle s’accompagne paradoxalement de la multiplication des barbelés aux frontières. Mondialisation du capital, enfermement des populations… Non seulement cette mondialisation capitaliste saccage l’environnement, épuise les ressources naturelles du sol et du sous-sol, pollue les rivières, les fleuves et les océans et réchauffe le climat, mais elle est aussi responsable de l’accroissement des inégalités entre les possédants et les exploités, les pays riches et les pays pauvres.

Cette mondialisation se caractérise par l’internationalisation croissante des échanges, le développement des firmes multinationales, la concentration toujours plus grande du capital entre quelques mains et la toute-puissance du capital financier sur tous les États de la planète. Les forces productives de la société ont depuis longtemps dépassé les frontières nationales et vouloir les confiner à nouveau dans le carcan national est non seulement réactionnaire mais, de plus, parfaitement illusoire. Bien sûr, nous combattons la mondialisation sauvage et nous voulons la faire disparaître en même temps que le système qui l’a créée. Mais que mettre à la place ? Comment concevoir un monde nouveau après une révolution socialiste victorieuse sur l’ensemble de la planète ? Comment remplacer la foire d’empoigne actuelle par un système d’échanges mondial qui mette l’être humain, et non plus le profit, au centre de ses préoccupations ? Il ne s’agit pas ici d’entrer dans la science-fiction, ou dans le domaine des rêves, pour décrire la société idéale que nous appelons de nos vœux. Nous laissons cette tâche aux poètes, aux auteurs de science-fiction… et à ceux qui la construirons. Plus prosaïquement, il faut s’interroger sur ce à quoi ressembleront les lendemains d’une révolution socialiste victorieuse.

La tâche la plus urgente

La tâche la plus urgente à court terme sera de tenter de réparer – dans la mesure du possible, car certains dégâts sont irrémédiables – les plaies que le capitalisme a infligées à la planète, sur le plan humain bien sûr, mais aussi sur le plan écologique. Tirer les deux tiers de l’humanité de la misère demandera bien plus que la simple annulation des dettes contractées par les pays les plus pauvres à l’égard des pays les plus riches. Cela nécessitera de compenser, par des aides massives en capital, en moyens humains et matériels, les décennies de pillage que ces pays ont subis de la part des puissances coloniales d’abord, de l’impérialisme financier ensuite ; cela nécessitera de créer des services publics dignes de ce nom, notamment dans le domaine de la santé, de l’éducation, du logement, de freiner la fuite des personnes les mieux éduquées vers les pays riches en leur permettant de mettre sur place leurs capacités au service de tous, et notamment de ceux qui en ont le plus besoin.

Une planification démocratique

Ensuite il sera nécessaire d’élaborer une planification mondiale des richesses qui tiendra compte à la fois des besoins matériels, sociaux et culturels des populations et du respect de la nature. Une planification nécessairement démocratique non seulement au niveau des choix, mais aussi par le contrôle des populations, seule façon possible de rectifier ce qui ne va pas – il faudra bien remplacer le fameux « correctif » du marché ! Il s’agira notamment de commencer par arrêter la déforestation, par redonner toute leur place aux cultures vivrières, par assurer à tous l’accès à l’eau potable, etc. Et, bien sûr, par abandonner les productions nuisibles (comme le « tout automobile » qui défigure villes et campagnes) ou dangereuses, comme celles liées à l’armement.

En fonction des spécificités des différents pays, il faudra organiser une nouvelle division mondiale du travail, une nouvelle répartition des cultures et des productions en surveillant l’empreinte carbone de chaque produit mais aussi, dans un premier temps au moins, en déterminant les besoins vitaux pour les satisfaire au plus vite, tout en prenant en compte les besoins culturels, scientifiques et artistiques, tous ces besoins qualitatifs tout aussi fondamentaux et auquel le capitalisme ne réserve que la portion congrue.

Pour un futur proche enviable

Au cas par cas, et le plus rationnellement possible, on déterminera où doivent être fabriqués certains produits et implantées certaines cultures, en fonction du climat, de la nature des sols et des sous-sols, etc. La mutualisation des échanges des biens matériels mais aussi des services, des idées, des initiatives deviendra la règle. Et ces échanges, débarrassés de la logique du profit, seront alors équitables et enrichissants pour tous. Libérées du carcan de la propriété privée, les forces productives feront de nouveaux bonds en avant permettant à l’ensemble de la population d’atteindre un niveau de vie matériel et intellectuel inégalé jusqu’alors.

Utopique tout cela ? Vu d’aujourd’hui, peut-être ! Mais, si l’on prend en compte les éléments du monde réel pour déterminer les possibilités objectives, sans doute plus réaliste que les politiques prônées par ceux qui veulent simplement verdir le capitalisme, voire en faire disparaitre les « excès » les plus saillants. Il est bien connu que ce sont les utopies fructueuses qui font avancer le monde. Et comme le remarquait l’écrivain irlandais Oscar Wilde : « Aucune carte du monde n’est digne d’un regard si le pays de l’utopie n’y figure pas. »


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