42 000 personnes ont manifesté samedi lors de cinq rassemblements différents pour défendre les chasses traditionnelles d’oiseaux, jugées illégales par le Conseil d’État. En fait il ne s’agit nullement d’interdire la chasse mais uniquement les techniques (au filet, à la glu…) qui s’en prennent indifféremment à toutes les espèces. Macron, qui a toujours flatté ces fiers nemrods, avait déjà décidé en 2018 d’abaisser de moitié le coût du permis de chasse. Cette fois il a mis en discussion sept arrêtés destinés à contourner les décisions du Conseil d’État. Mais il s’agit d’un combat d’arrière-garde, car la population de chasseurs se reproduit encore moins vite que celle des volatiles qu’ils pourchassent. Ils étaient 2,2 millions en 1976, ils ne sont plus que 1,1 million aujourd’hui, en général des hommes de plus de 55 ans, les femmes ne représentant que 2,2 % des effectifs. Et si des politiciens, genre Xavier Bertrand, ont tenu à être présent et à afficher leur soutien au nom de « la défense de la ruralité » c’est qu’ils sont eux aussi à la chasse… aux électeurs. Mais si cette ruralité se meure, et avec elle nombre de paysans, cela n’a rien à voir avec la restriction de la chasse mais tout avec une agriculture intensive qui agresse la nature et fait mourir nombre de plantes et d’espèces animales. Autant d’évidences que semblent ignorer les mouvements de défense des chasseurs et ceux qui, par démagogie, les soutiennent.
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