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Accueil > Éditos de bulletins > 2017 > janvier > 30

Un ravalement de façade et ça repart ?

Valls, défait aux primaires socialistes, est obligé de ravaler son arrogance. La veste électorale d’un ex Premier ministre qui a imposé tant de mauvais coups contre le monde du travail, à commencer par la loi El Khomri, est amplement méritée, et c’est probablement ce qu’ont voulu dire ceux qui se sont déplacés dimanche dernier pour le battre. Mais le PS, en choisissant Hamon comme candidat, va-t-il réussir à faire oublier que celui-ci a participé à ce gouvernement pendant deux ans ? Rien n’est moins sûr.

Du neuf avec du vieux

Hamon se présente, sans rire, comme le candidat du renouveau. Cela fait 30 ans qu’il fait sa carrière politique au PS. Il a tout accepté et défendu, y compris les 40 milliards d’euros annuels offerts sous différentes formes au patronat, sous prétexte de compétitivité. Hamon reproche à Hollande et Valls de ne pas avoir respecté leurs promesses électorales. Lui-même n’a pas tenu plus que les autres la promesse de 60 000 créations de postes dans l’Éducation nationale quand il était en charge de ce ministère. Croit-il qu’on va oublier tout cela avec un peu de poudre de perlimpinpin sur le « revenu universel » ?

Pour un revenu universel… mais à 5 000 euros mensuels pour tous !

D’ailleurs, qu’y a-t-il derrière cette proposition défendue par Hamon ? Une idée qui consisterait à allouer à chacun une somme fixe, indépendamment de ses autres revenus ou de tout critère social.

Cette idée est aussi défendue par certains à droite. Fillon a même commencé à l’appliquer à sa propre épouse, payée 5 000 euros à ne rien faire !

Reste que derrière cette proposition certains voient l’occasion d’en finir avec toutes les prestations sociales et de baisser les salaires.

Surtout, Hamon ne défend rien d’autre que la résignation face au chômage de masse. Les travailleurs n’ont pas besoin de l’aumône de l’État, ils ont besoin qu’on mette un coup d’arrêt aux licenciements et aux suppressions de postes, et qu’on partage le travail entre tous. Ce qui signifierait se mobiliser pour l’imposer au patronat. Hamon se prépare-t-il à un tel rapport de force ? Certainement pas.

Le groupe Vivarte vient d’annoncer un plan de 2 000 licenciements. Que propose Hamon aux licenciés ? Toucher le maigre « revenu universel » de 750 euros… à la fin de son mandat, s’il est élu ?

L’organisation sociale capitaliste est bel est bien absurde : d’un côté, ceux qui ont un emploi doivent travailler de plus en plus longtemps ; de l’autre, des millions d’entre nous sont privés d’emplois et vivotent avec leurs allocations. Il faut baisser le temps de travail sans perte de salaire jusqu’à résorption totale du chômage.

Non à la résignation

Hamon n’est pas le seul à prêcher la résignation aux travailleurs. Le Pen nous veut résignés à voir le patronat faire sa loi et occupés à nous diviser entre nous. Fillon et Macron nous veulent résignés à voir les quelques limitations légales à l’exploitation disparaître. Mélenchon veut nous voir rester sagement à notre place d’électeurs, en nous contentant de l’envoyer croiser le fer nationaliste à Bruxelles. Une politique déjà testée en Grèce par son ami Tsipras : aujourd’hui, c’est ce dernier qui met en place les plans d’austérité.

Seule l’extrême gauche révolutionnaire, représentée par Nathalie Arthaud et Philippe Poutou, dit qu’il faut relever la tête. Ils défendent des mesures essentielles au monde du travail : interdiction des licenciements, partage du travail entre tous sans diminution de salaire, augmentation du Smic à 1 700 euros net et de tous les salaires d’au moins 300 euros.

C’est ce que Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste, ouvrier de l’automobile chez Ford, défend lors de la campagne. Il ne s’amuse pas au jeu des promesses électorales et dit clairement que tout cela ne peut être obtenu que par un mouvement d’ensemble du monde du travail.

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