Victoria Petrova, une femme de 28 ans, avait déjà eu maille à partir avec la justice du régime. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, elle avait été arrêtée à deux reprises pour avoir participé à des manifestations anti-guerre à Saint-Pétersbourg. Elle avait été condamnée à payer une amende pour sa première offense et avait écopé de dix jours de détention après sa deuxième arrestation. Arrêtée de nouveau le 6 mai, elle va rester en prison préventive jusqu’à la tenue de son procès, prévu à la fin de ce mois, où elle risque de cinq à dix ans de prison. Son crime : avoir publié le 23 mars sur le réseau social VK un message affirmant que la guerre menée par l’armée russe était contraire au droit international et au droit russe. Et pour accompagner son texte, elle avait publié des vidéos provenant de médias indépendants russes et de médias internationaux montrant les atrocités commises par l’armée de Poutine en concluant : « Pour vous forger une opinion, regardez ces vidéos et décidez ce que vous pensez de cette guerre. » Quant à son avocate, Anastasia Pilipenko, il lui sera interdit d’évoquer les opérations militaires en cours dans sa plaidoirie de défense sous peine d’être poursuivie à son tour. Une justice kafkaïenne.
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