Rouge, film de Farid Bentoumi, avec Zita Hanrot, Sami Bouajila, Céline Sallette
Un film qui vient de sortir en salle, poignant, autour d’une entreprise qui pollue toute une région montagneuse, mettant en danger la nature et la vie des salariés.
Le rouge c’est la « salissure, mais aussi le sang, la blessure et puis la couleur de l’engagement syndical » comme l’écrit le réalisateur. Rouge, c’est la couleur de la poussière omniprésente dans cette usine et des rejets dangereux qui polluent et détruisent la santé des travailleurs. Rouge, c’est l’engagement syndical d’un père, délégué du personnel qui fait engager dans son usine sa fille en tant qu’infirmière. Sous prétexte de garder les emplois, en accord avec le patron de l’usine, l’État et les élus, il cache la réalité durant des années sur la dangerosité de l’usine aux ouvriers comme à sa famille. Il se heurtera à sa fille qui fera, avec une journaliste, éclater la vérité, mettant en danger sa propre vie et ses relations avec son père et sa sœur. Les relations et les querelles entre père et fille sont émouvantes.
Farid Bentoumi connaît bien le monde du travail : son père était ouvrier, représentant syndical mis à la retraite suite à un accident du travail et dont les collègues ont été les victimes de l’amiante. Il en parle excellemment et il décrit avec justesse les faits réels qui l’ont inspiré, comme le rejet des boues rouges en Méditerranée. Avec ce film, il entend non seulement poser le problème de l’écologie et des lanceurs d’alerte, mais aussi la question de « la fin de mois et la fin du monde », entre sauvegarde des emplois et défense de l’environnement, celle du combat prioritaire à mener. Questions qu’il met en débat, tout en se gardant de toute réponse catégorique.
Paul Galler
Mots-clés : Film