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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 105, avril-mai 2016

Mulhouse

Les jeunes ne lâchent rien, les travailleurs ne les lâchent pas

Mis en ligne le 21 avril 2016 Convergences Politique

Manif du 9 mars : des groupes de jeunes viennent soutenir les salariés

Le 9 mars, jour des premières manifestations contre la loi Travail, Mulhouse n’a pas manqué à l’appel. 1 300 à 1 500 personnes ont défilé dans les rues de la ville, essentiellement des travailleurs, parmi lesquels des ouvriers de l’usine PSA, mais aussi des jeunes, lycéens et étudiants venus par petits groupes et convaincus de la nécessité de se mobiliser face à l’attaque en règle que représente cette loi faite pour le patronat. Et c’est cette volonté de se battre qui a permis à ces quelques jeunes, venus dans un premier temps soutenir les travailleurs en manifestation, de se regrouper et de se dire qu’il fallait tenter de mobiliser plus largement les lycéens et les étudiants de Mulhouse.

17 mars, place de la Réunion : les ouvriers de PSA accueillent les jeunes

Le groupe de lycéens et d’étudiants mobilisés, rejoints par quelques jeunes chômeurs prêts à les aider dans leurs actions, s’est alors saisi de la date du 17 mars. Et, pour marquer le coup, il a été décidé de faire le rassemblement sur la grande place de la Réunion au centre ville, cette fameuse place historique que la mairie de Mulhouse tente de protéger, à sa manière, et depuis quelques années, des « perturbations » que sont les manifestations ! De diffusions de tracts en réunions d’information sur l’université et les lycées, le rendez-vous commençait à circuler pour ce premier rassemblement de la jeunesse mulhousienne. Mais, sur la place de la Réunion, le 17 mars à 11 h 30, ce sont d’abord les travailleurs et, parmi eux, des ouvriers de PSA qui étaient les premiers présents au rendez-vous, attendant les jeunes qu’ils étaient venus soutenir et contents de l’initiative qui permettait de maintenir la pression jusqu’au 31. Et peu importe s’il y avait finalement plus de travailleurs que de jeunes, l’important était d’être là ensemble pour continuer ce qui avait commencé le 9 mars et se donner une nouvelle fois rendez-vous le 24 ! Réuni en AG, le groupe de jeunes mobilisés s’est alors attelé d’une part à faire le lien avec la Coordination nationale étudiante naissante et, d’autre part, à préparer la prochaine journée de mobilisation.

Le 24 : même scénario que le 17 mais, cette fois-ci, ce sont autant de jeunes que de travailleurs qui sont arrivés sur la place de la Réunion. Les jeunes étaient encore une fois en retard mais toujours aussi fébrilement attendus par les travailleurs ! Des applaudissements ont accueilli le petit cortège, parti en débrayage depuis le matin sur les lycées, banderole en tête et mégaphone entonnant des slogans pour le retrait de la loi Travail.

Un 31 mars réussi, la convergence se construit

Pas question d’en rester là, l’activité de la jeunesse mulhousienne a repris de plus belle pour préparer le 31, et elle a payé ! Au matin du 31, après une tournée des amphithéâtres des deux sites de l’université de Mulhouse pour appeler à la manifestation de l’après-midi, c’est un groupe déterminé de lycéens et d’étudiants qui s’est retrouvé pour le blocage éphémère d’un lycée. Puis le cortège a alors entrepris de faire débrayer tour à tour les lycées de la ville. Au final, une centaine de jeunes derrière une banderole sur laquelle était écrit « Qui sème la misère, récolte la colère », ont remonté la rue principale du centre-ville de Mulhouse, entraînant des passants avec eux et scandant : « La loi travail ne passera pas ». Au bout de la rue, presque 2 000 travailleurs les attendaient, une fois encore, et l’enthousiasme a éclaté lorsqu’ils sont enfin parvenus à se placer en tête du cortège !

Après la manifestation, une assemblée générale de la jeunesse mulhousienne s’est organisée en plein air, des travailleurs se joignant à elle pour y parler de leurs luttes ou simplement pour écouter. L’intervention d’un ouvrier de PSA a alors recueilli des applaudissements fournis lorsque, après avoir évoqué les conditions de travail dans l’usine, il a affirmé énergiquement l’importance pour le moral des travailleurs de voir les jeunes se mobiliser ! Finalement, la mobilisation du 31 a été vécue par tous comme une journée réussie ne devant pas rester sans suite. Elle a sans doute marqué une étape dans la mobilisation de la jeunesse de Mulhouse, dont l’assemblée générale s’est dotée d’un Comité de lutte élu et a affirmé comme une de ses priorités l’organisation de la convergence avec les travailleurs.

Les jeunes s’adressent aux salariés de PSA

Aussitôt élus, aussitôt en action : dès le lendemain du 31, les jeunes du comité de lutte se sont attelés à l’écriture d’un tract à destination des ouvriers de PSA. Le mercredi 6 avril, une dizaine de lycéens et d’étudiants ont diffusé leur « Appel aux salariés de PSA » dont le début est rédigé en ces termes : « C’est parce que votre précarité actuelle est un avant-goût de celle que l’on veut nous faire subir demain que nous sommes convaincus que notre unité sera la clef de la victoire ».

En écho, plusieurs ouvriers, tout en baissant la vitre de leur voiture pour prendre le tract, leur donnaient rendez-vous le samedi 9 avril pour la manifestation, le sourire aux lèvres. L’un d’entre eux, dans l’enthousiasme de voir des jeunes devant l’usine, lançait un appel à un nouveau Mai 68. Sans aucun doute, l’appel a été entendu par les jeunes de Mulhouse qui comptent bien continuer à se battre avec les travailleurs de PSA et d’ailleurs !

13 avril 2016, Correspondant

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