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Étudiants en soins infirmiers

Le moment de refuser d’accepter

6 octobre 2020 Article Entreprises

Mobilisés et maltraités pendant la première vague, des étudiants en soins infirmiers (ESI) de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) apprenaient la semaine dernière l’annulation de leurs stages. Ils étaient à nouveau affectés sur les plates-formes de gestion du covid. Ce choix apparaît clairement pour ce qu’il est c’est-à-dire un choix financier. Les étudiants ont des compétences d’infirmier ou d’aides-soignants et les indemnités de stages pour les étudiants de 2e années sont de 1,08 euros de l’heure. Celles des étudiants de 3e année de 1,42 euros. Près de 200 étudiants se sont rassemblés devant le campus de Picpus (Paris 12°) le 5 octobre [1].

Le gouvernement : le seul à ne pas avoir retenu de leçon de la première vague

Dès l’annonce, mercredi dernier, les étudiantes et étudiants ont réagi et mis la direction sous pression. Des liens se sont tissés très vite entre étudiants de différentes promos, et même de différents IFSI (instituts de formation en soins infirmiers). « Quand on a commencé, on n’avait aucun contact. On ne connaissait même pas les premières années. Mais on sentait que ça montait dans la promo et dans les autres aussi. On était globalement d’accord sur les revendications », nous indique un étudiant de l’IFSI du campus Picpus.

La colère face à ces mesures s’est propagée dans les IFSI du Kremlin-Bicêtre, Charles Foix, Antoine Béclère et du campus Picpus. Exigeant d’être au moins payé au salaire minimum et des mesures pour garantir la continuité de leur formation, les étudiants se sont organisés pour porter leurs revendications par le biais de groupes WhatsApp ; une réunion a été organisée et ils ont rédigé un communiqué de presse. Sous pression, la direction a commencé à céder dès le vendredi soir en reconnaissant que ce n’était pas un simple stage. En tant que renforts, les ESI ont obtenu que leur indemnité de stage passent à 1190€ pour 5 semaines.

À part les premières années, tous ont connu la première vague et savent à quoi s’attendre pour la seconde. Ils vont notamment assurer le service de télé-suivi COVIDOM [2] pour certains ou faire des tests PCR à longueur de journée pour d’autres. « On n’apprend rien à faire ces tests. C’est inutile d’être en formation s’il faut apprendre à faire une prise de sang quand on sera embauché ». Le rassemblement de lundi dernier a été maintenu malgré les premiers reculs de la direction augmentant significativement les indemnités de stage et proposant des cours supplémentaires. « On voulait maintenir ce rendez-vous. Même s’il y avait des représentants face à la direction, on voulait montrer qu’on avait lutté ensemble » a continué le même étudiant en soins infirmiers (ESI). Cette expérience commune ne doit pas être perdue. Beaucoup ont en tête qu’il peut y avoir une suite. Comme l’exprime un étudiant de Béclère : « c’est important d’avoir tissé des liens pour la suite ». Bref, des étudiants sortent grandis de la première vague et ont l’air prêts pour la deuxième manche avec le pouvoir.

Simon Couderc


[1Le Campus Picpus de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), réunit, dans un bâtiment de 15 000m2, plusieurs écoles et structures de formation aux métiers du sanitaire, social et médico-social.

[2L’application Covidom assure un suivi à distance des patients qui ne nécessitent pas d’hospitalisation.

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