Le romancier (prix Goncourt en 2013 pour Au revoir là-haut), entame une nouvelle saga après la trilogie de l’entre-deux guerres (Les enfants du désastre). Cette fois, ce premier volume commence en 1948, en pleine guerre d’Indochine. Comme l’explique Pierre Lemaître dans ses interviews, il aime plonger dans ces « creux » de l’histoire, où les parcours individuels en disent plus long que les ouvrages académiques. En effet. On suit ici les aventures et états d’âme des différents membres de la famille Pelletier, à Beyrouth, à Paris et à Saïgon en plein trafic de la piastre. Un roman haletant et brillantissime, où chaque court chapitre consacré à l’un des personnages nous réserve de nouveaux retournements de situation. Et, sans « divulgâcher », une autre surprise arrive en cours de lecture, établissant un lien épatant entre les trafics des monuments aux morts de 1920 et le trafic des piastres de 1948. Suspens…
Enfin, ne pas manquer les quatre dernières pages intitulées « Dette de reconnaissance », où Pierre Lemaître indique de façon facétieuse tout ce que les secrets de son écriture doivent à des dizaines d’auteurs.
H.C.
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