L’escroquerie des départs volontaires
Mis en ligne le 23 mars 2018 Convergences Entreprises
Les effectifs de la SNCF sont déjà passés de 254 000 en 1980 à 148 000 en 2017. Au cours des dix dernières années, le rythme tourne autour de 2 000 suppressions d’emplois par an, sous forme de 3 000 cheminots au statut de moins, « compensés » par 1 000 embauches de contractuels.
Mais ce rythme ne suffirait pas pour mettre fin aux « excédents d’effectifs », explique le rapport de Spinetta, conseiller d’Édouard Philippe : il faudrait, selon lui, y ajouter pour les deux ans à venir 5 000 suppressions de « mieux » par un « plan de départs volontaires ».
La procédure de licenciements par la combine des « départs volontaires » est déjà pratiquée depuis quelques années par les grandes entreprises privées. Elle vient d’être facilitée par les ordonnances Macron de l’automne dernier, instaurant le recours à des « ruptures conventionnelles collectives ». C’est ce que le PDG du groupe automobile PSA a annoncé, il y a quelques semaines, pour procéder à une nouvelle vague de plus de 2 200 suppressions d’emplois pour l’année qui vient.
Elle sera aussi facilitée dans la fonction publique, où le gouvernement a fixé l’objectif de 120 000 départs volontaires, en plus des départs en retraite.
Le principe est simple : on vous propose quelques primes et la maîtrise vous fait comprendre qu’il n’y a plus de place pour vous dans la boîte, qu’il vaut mieux choisir de partir maintenant avec une petite compensation en poche, plutôt que demain être licencié les mains vides. Et les conditions de travail qui ne cessent d’empirer font le reste.
O.B.
Mots-clés : SNCF