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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 104, mars-avril 2016 > Loi travail, dégage !

Février-mars 2016

Au fil des jours

Dès la fin février, la loi Travail s’est invitée dans les discussions, sur les réseaux sociaux, mais aussi dans les entreprises, dans les familles, dans les facs.

De Nîmes à Mulhouse, de Saint-Quentin à Caen… … du rail à la Chimie, des facs à PSA…

Les cheminots étaient appelés à la grève pour le 9 mars.

Ailleurs, dans certaines entreprises, cela fait belle lurette qu’on n’avait pas fait grève mais, là, il fallait marquer le coup. En province, les unions locales des syndicats ont été sollicitées par des salariés de petites entreprises qui se demandaient comment faire pour se joindre à la grève.

Bien des salariés qui n’avaient pas l’habitude de protester sentaient que, cette fois, il fallait y aller, faire grève, manifester. Au-delà du milieu qui se mobilise habituellement. Parfois sans suivre un appel syndical, individuellement ou en famille. On a aussi vu des sections CFDT se joindre aux manifestations, malgré la position de la direction de leur syndicat.

À Mulhouse, plusieurs centaines de salariés de PSA sont descendus dans la rue le 9 mars.

Dans les usines de la chimie lyonnaise, la grève a été largement suivie, l’usine Bluestar était à l’arrêt. À Nîmes, la manifestation a compté sur la présence des salariés d’Haribo d’Uzès en bagarre contre le dépeçage de leur site, ainsi que de salariés de la construction, aux côtés des nombreux lycéens et étudiants.

Le 9 mars a été l’occasion d’une jonction entre salariés et jeunes. Pour les cheminots d’un centre technique en Picardie, c’est tout naturellement qu’ils ont répondu favorablement à la proposition des étudiants de Saint-Quentin de se retrouver le 9 mars. Tout comme il a été naturel pour des salariés de PSA à Caen de se rendre à l’assemblée générale des étudiants le 9 mars.

En région parisienne, bien des salariés ont fait les deux manifestations (d’autant qu’en fin de compte, sous la pression, les syndicats ont appelé à se joindre à la manifestation à 14 heures après celle de 12 h 30). Longue journée dynamique pour beaucoup.

La mobilisation n’en est qu’à ses tout-débuts, même s’ils sont prometteurs. Pas de doute que la loi Travail a fait l’unanimité contre elle ou presque dans les entreprises, y compris parmi des chefs et des cadres qui ne cachent pas leur désapprobation du projet. Mais il y a encore beaucoup d’entreprises où l’on ne croit pas à la possibilité de faire remballer son projet au gouvernement et où on se demande s’il vaut le coup de rentrer en lutte.

Dans les facs, un mouvement qui démarre

Depuis plusieurs jours avant le 9 mars, il s’est trouvé des étudiants pour faire le tour des amphithéâtres et des salles de cours pour expliquer la mobilisation sur la loi Travail, distribuer des tracts et commencer à s’organiser. Parmi les étudiants, beaucoup travaillent ou ont déjà travaillé, et les dispositions de la loi Travail font tout de suite écho avec leur expérience. Et il a paru naturel de se mobiliser sur ce projet de loi même s’il ne concerne pas directement la vie étudiante.

À l’université Lille 3, un meeting sur la répression contre les travailleurs en lutte, avec notamment la présence de Mickaël Wamen, de Goodyear, a rassemblé plus de 400 personnes le 3 mars. Le meeting a naturellement fait place à une assemblée générale sur la loi Travail pour préparer le 9 mars. À Strasbourg, on décidait dans une première AG de rédiger un tract, et de s’adresser à tout le campus, sans oublier d’ouvrir un groupe Facebook de l’« AG des étudiant.e.s en lutte ». Et, là où il n’y a pas de militant syndical ou d’extrême gauche à l’initiative, c’est parfois un groupe d’étudiants, voire un étudiant isolé, qui a pris l’initiative de commencer la mobilisation : on colle des affichettes dans la fac, on récupère des tracts, on contacte une autre fac plus mobilisée de la ville, et on se lance !

Il y a eu des dizaines d’assemblées générales d’étudiants le 9 mars au matin, dans la majorité des facs du pays. Les plus petites ne réunissaient que quelques dizaines de personnes, mais d’autres ont réuni plusieurs centaines d’étudiants.

Après le 9 mars, la flamme ne s’est pas éteinte dans les facs. Au contraire. Dans les plus mobilisées, des AG ont eu lieu dès le lendemain. Des comités de mobilisations se sont mis en place pour préparer la suite. Pour continuer à faire connaître à tous les étudiants la loi Travail et les entraîner dans la lutte. Pour préparer les prochaines échéances, à commencer par celle du 17 mars. Pour commencer à se coordonner avec les salariés, qu’ils soient cheminots, postiers, dans l’automobile, intermittents du spectacle, etc., ainsi qu’avec les lycéens.

Et les lycées s’y mettent

Le 9 mars, c’était juste après la rentrée des vacances scolaires pour les lycéens dans plusieurs régions, notamment à Paris et Toulouse. Le lundi 7 mars au matin, la loi Travail, cela pouvait sembler loin à pas mal de lycéens, même si certains en avaient bien entendu parler par leurs parents. Mais, au fur et à mesure que l’information circulait, que la semaine avançait, ici ou là, des lycéens se sont organisés pour se joindre aussi au mouvement. Le 9 mars au matin, bon nombre de lycées étaient bloqués, comme dans les arrondissements de l’Est de Paris. À Noisy-le-Grand, des lycéens ont initié un blocage avec une banderole : « Travailler plus pour plus de chômage, plus d’études pour plus de précarité, non merci ». À Marseille, le 9 mars, ils ont manifesté pour rejoindre les cheminots aux cris de « Les minots, les cheminots, on est tous dans le même bateau ». À Toulouse, comme dans d’autres villes, une coordination lycéenne se met en place. À Nantes, des dizaines de lycéens se sont déjà joints à l’AG des étudiants. Dans bien des lycées, on commence déjà à préparer les banderoles pour le 17 mars !

12 mars 2016, Michel CHARVET

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