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Accueil > Éditos de bulletins > 2022 > mai > 16

Assassinat d’une journaliste palestinienne : l’État d’Israël responsable et coupable

La journaliste Shireen Abu Akleh, une figure connue dans tous les pays arabophones, a été abattue le 11 mai à Jénine lors d’un énième raid de l’armée israélienne dans cette ville pourtant située dans le territoire officiellement sous contrôle total de l’Autorité palestinienne. Journaliste, palestinienne et américaine, chrétienne née à Jérusalem, elle couvrait depuis 25 ans la situation du peuple palestinien et dénonçait régulièrement les crimes et exactions de l’armée et de la police israéliennes. Une balle l’a atteinte à la tête alors qu’elle exerçait son métier.

Après son assassinat, le Premier ministre israélien annonçait que Shireen Abu Akleh avait sans doute été tuée par des tirs palestiniens. Face aux nombreux témoignages infirmant cette version, l’État d’Israël a parlé de mener l’enquête mais refuse une équipe d’investigation indépendante. Piètre mais habituelle façon de cacher sa responsabilité.

Nul besoin par contre d’une enquête pour être révolté par ce qui s’est passé lors des obsèques de Shireen : les images ont fait le tour du monde, où l’on voit les policiers de Jérusalem attaquer le cortège funéraire, manquant de faire tomber le cercueil au sol, afin d’arracher les drapeaux palestiniens qui l’entouraient. Tout un symbole.

L’art de fermer les yeux

Le moins que l’on puisse dire est que les réactions des pays alliés de l’État d’Israël sont plus que modérées. Toutes les chancelleries ont chanté leurs couplets sur la liberté de la presse, mais aucune n’a condamné l’apartheid dont sont victimes les Palestiniens, ni la violence qu’ils subissent au quotidien.

Face aux images scandaleuses des violences policières sur le cortège funéraire, l’UE a condamné « le comportement irrespectueux de la police israélienne », l’État français s’est dit « profondément choqué » et le secrétaire d’État américain « profondément troublé ». Que de profondeur ! Mais la préoccupation première de ces gens est de passer sous silence la réalité de la situation palestinienne. Et pour cause, le gouvernement israélien avait reçu notamment le soutien tonitruant de Trump à sa politique de colonisation de la Cisjordanie et d’expulsion des Palestiniens qui y vivent, soutien que Biden a repris à son compte.

Une politique d’expansion coloniale

Le meurtre de la journaliste n’est que le dernier d’une longue série. Selon Reporters sans frontières, en quatre ans, au moins 144 journalistes palestiniens ont été victimes des violences des forces de l’ordre israéliennes dans les territoires occupés. Il s’agit pour le régime israélien d’empêcher que les exactions de son armée ne connaissent trop de publicité.

Le pouvoir favorise ouvertement les implantations « illégales » et « légales » de nouveaux colons dans les territoires occupés, rasant des villages entiers, emprisonnant chaque année des centaines de Palestiniens (4 500 actuellement dans les prisons). En 2021, l’ONG israélienne B’Tselem a recensé 313 morts dont 77 en Cisjordanie.

Sortir de l’état de guerre permanent

Les attentats récents à Jérusalem ont été le prétexte, pour le Premier ministre Naftali Bennett, à un appel à la population civile israélienne pour renforcer « les brigades des frontières ». Il s’appuie sur les forces les plus réactionnaires et racistes, pour augmenter la tension et faire pression non seulement sur les Palestiniens mais aussi sur les voix qui s’élèvent en Israël contre l’apartheid et l’oppression coloniale.

Cette politique ne peut mener qu’à une nouvelle catastrophe, pour le peuple palestinien d’abord, mais aussi pour les Juifs d’Israël qui ne gagneront pas la paix sur un champ de ruine. Pour mettre fin à ce cercle infernal, il faudra évidemment que les habitants de la région, quelles que soient leur origine et leur religion, se battent ensemble contre leurs propres gouvernements, et nous contre les nôtres pour que les puissances impérialistes occidentales (entre autres) cessent de soutenir et d’armer contre vents et marées un État qui utilise la violence et la ségrégation comme base de son régime.

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