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DOSSIER : Russie, après 1998 et 2008, jusqu’où la nouvelle crise ?

Russie, après 1998 et 2008, jusqu’où la nouvelle crise ?

Mis en ligne le 14 mai 2015 Convergences Monde

Selon les médias près de 140 000 personnes auraient défilé cette année sur la Place rouge à Moscou à l’appel de diverses structures syndicales, nationales ou régionales, officielles comme dites indépendantes. Les manifestants se sont rassemblés sous le signe apparent de revendications ouvrières, pour un « doublement du salaire face à la montée des prix », pour un « salaire minimum », « le paiement des arriérés de salaires non versés » et « une augmentation des retraites ». Le fait que ce défilé ait eu lieu sous les murs du Kremlin, et donc avec l’aval, voire les encouragements, de Vladimir Poutine, la présence du maire de Moscou, Serguéï Sobianine – notable du régime s’il en est –, en dit long sur le malaise des couches populaires du pays, travailleurs licenciés, retraités acculés à des portions toujours plus réduites, jeunes en galère. Le malaise est tel que les autorités de l’État doivent faire mine de s’y intéresser, mettant sans vergogne en avant le besoin d’augmentation du pouvoir d’achat qui relancerait la croissance disparue. La présence massive des drapeaux et « couleurs » russes dans le cortège indique la tonalité voulue par les organisateurs syndicaux, soutenus par les grands partis représentés à la Douma (dont le Parti communiste mais aussi le parti de Poutine, Russie Unie) : appeler le pays à se dresser contre ses étrangleurs occidentaux... plutôt que d’exercer la moindre pression sur des oligarques/capitalistes nationaux qui, eux, continuent à s’engraisser.

Sur le plan politique, face à la guerre qui continue dans l’est de l’Ukraine (6 000 morts et un million de déplacés à ce jour, selon l’ONU) – guerre dont le pouvoir russe, par sa présence militaire avouée aux côtés des mafias nationalistes séparatistes, est autant responsable que le pouvoir ukrainien pro-occidental de Porochenko –, le 1er mai 2015 n’aura pas été l’occasion d’une contestation visible. L’année dernière, à Moscou comme dans d’autres villes, la montée dramatique de cette guerre sur fond d’annexion de la Crimée avait conduit des dizaines de milliers de personnes à manifester en faveur de la paix, sous le calicot d’une « Ukraine et Russie sans Poutine ». Cette année, autant qu’on sache, seuls les milieux d’extrême gauche, au sens large, ont organisé des rassemblements pour dire « non à la crise », « non aux licenciements », « non à la montée des prix », mais aussi « non à la guerre » et « non au capitalisme ». Faisant donc le lien entre les problèmes.

La Russie est un continent bien difficile à explorer, mais les quelques pages de notre dossier tentent de dégager les grandes lignes de l’actuelle crise économique et sociale qui la secoue sérieusement, malgré l’apparente solidité du régime Poutine. Qui pourrait bien n’être qu’une façade prête à craquer.

2 mai 2015, Michelle VERDIER

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