Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 123, décembre 2018 > La vie en jaune

Une assemblée citoyenne des Gilets jaunes de l’Yonne

8 décembre 2018 Convergences Politique

Mercredi 28 novembre, sous le marché couvert de l’Arquebuse d’Auxerre : première assemblée de la région. Quelque 300 personnes venues d’Auxerre, Sens, Joigny, Tonnerre... Des très jeunes et des beaucoup plus vieux, certains venus en famille. Un public surtout blanc mais quelques travailleurs d’origine immigré. Quasiment que des prolos. Un seul drapeau français, par contre la Marseillaise semble être le chant de ralliement (en plus du « Macron démission ! ») chanté avant, après et même une fois pendant l’assemblée.

Le Gilet jaune à l’origine du groupe Facebook 89 Gilets jaunes, introduit la réunion disant qu’il n’est pas le chef ni même un porte-parole, juste là pour donner la parole. Puis discours d’une des animatrices locale des Gilets jaunes : refus de négocier avec Macron, il doit juste écouter la rue ; dénonciation de la casse des services publics. Très axé contre le président des riches, son hypocrisie sur les discours écolo, l’argent des taxes qui sert à financer le CICE, l’ISF, l’évasion fiscale. À plusieurs reprises elle dit « nous, ouvriers ».

Puis beaucoup d’interventions, discussion très dynamique qui tourne autour de la question des blocages et de leur organisation mais pas seulement. Des interventions de Gilets jaunes pour raconter leur galère au quotidien : retraités avec des pensions de misère, une fille de 16 ans qui vit dans un foyer de mineurs et qui ne sait pas quoi faire quand elle aura 18 ans si elle n’a pas de travail...

C’est leur première AG. Pas de décision prise sur quoi faire samedi, certains veulent rester dans l’Yonne, d’autre iront à Paris. Beaucoup ont peur des violences policières.

Très grande méfiance envers la politique et les syndicats. Une infirmière syndiquée (CGT) s’est fait huer quand elle a dit qu’il fallait se mobiliser aussi avec les syndicats.

En répondant à une intervention précédente, un cheminot venu de Paris dit qu’il n’est pas fier d’être Français mais fier d’être un travailleur, explique ce qu’ils ont tenté de faire avec l’inter-gares, de l’utilité de la grève. Beaucoup viennent le voir après pour discuter et l’invitent sur un rond-point occupé : ambiance bonne enfant, une cinquantaine de Gilets jaunes autour d’un feu à 23 heures, en famille. Les relations sont tranquilles avec la police qui est même déjà passée boire un verre de cidre (seul alcool autorisé sur les blocages et à l’AG). Ils ne bloquent pas la circulation, beaucoup de soutiens des automobilistes qui passent. Depuis le début, des gens s’arrêtent pour donner de l’argent, de la nourriture.

Parmi les Gilets jaunes : un cheminot retraité (CGT) ; deux chauffeurs de bus ; un chauffeur poids lourd en intérim (qui refuse les missions depuis 15 jours pour pouvoir être sur les blocages) ; une infirmière à l’hôpital d’Auxerre ; un travailleur à l’entretien des espaces verts ; un prof syndiqué CGT ; un travailleur dans l’imprimerie ; un agent de sécurité canine ; un veilleur de nuit ; des retraités.

Tous étaient contents de voir un cheminot et apprécieraient que ses collègues soient de la partie. Plusieurs font la réflexion que c’était dommage que le mouvement des Gilets jaunes n’ait pas eu lieu en même temps que leur grève, presque en s’excusant. À noter l’absence de militants politiques, de quelque bord que ce soit. Ou alors ils ne sont pas intervenus. Les quelques syndiqués CGT présents avaient vraiment l’air d’être des militants du rang.

Correspondant

Lire aussi :

Mots-clés :

Imprimer Imprimer cet article