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Un an de pandémie : une cocotte-minute internationale

Le 23 janvier 2020, les autorités chinoises mettaient 60 millions d’habitants en quarantaine pendant que les gouvernements européens observaient sans rien faire. Depuis, on a connu le scandale des masques, les vaccins distillés au compte-gouttes, les hôpitaux débordés, les milliards pour les plus riches, les licenciements et les restrictions pour les travailleurs. Et c’est nous que Macron ose engueuler en dénonçant « 66 millions de procureurs ». Il y a 66 millions de… réquisitoires qui se perdent !

Une catastrophe sanitaire

Depuis le début de cette crise, tous les gouvernements montrent la même incapacité à gérer la pandémie, alternant sermons et mesures autoritaires. Les gouvernants ont même, pour les accuser de tous les maux, convoqué au tribunal chauve-souris et pangolins ! Sauf que les systèmes de santé ont partout été asphyxiés par des années de restrictions budgétaires.

Les États les plus riches s’accaparent les doses de vaccins au détriment des pays pauvres. Alors que Pfizer et Moderna ont annoncé la semaine dernière des retards de livraison en Europe, de nombreux gros labos pourraient sans doute relayer, mais tout est ralenti, entre autres pour raison de secret commercial et de jouissance des brevets. Et Sanofi, lancé dans la production d’un autre vaccin, non seulement tarde en attendant à mettre ses capacités de production au service des vaccins existants mais licencie ses propres chercheurs.

Gouvernants comme gros trusts ont des logiques qui font passer leurs profits avant nos vies.

Une catastrophe sociale à combattre

Les grandes entreprises profitent de la situation pour réorganiser leur système de production et licencier, tandis que beaucoup des plus petites coulent du fait de la crise économique. Cela n’empêche pas les riches de s’enrichir. Sauf que, à l’autre bout, dans le monde entier, le chômage et la misère se répandent : d’ici la fin de l’année, environ 150 millions de personnes risquent de basculer dans l’extrême-pauvreté et les longues files d’attente aux soupes populaires sont déjà courantes en Argentine ou au Liban.

En France, la catastrophe sociale va s’approfondir dans les prochains mois alors que, déjà, les travailleurs de plus de 784 entreprises, très grandes ou moyennes, sont sous le coup de plans de licenciement, soit plus de 70 000 emplois déjà menacés, sans oublier les CDD et les contrats d’intérim non renouvelés. La précarité et les confinements se font aussi durement sentir auprès des jeunes privés d’emploi et des étudiants.

Après avoir distribué les milliards aux grosses entreprises, les ministres se relaient pour expliquer qu’on ne pourra pas laisser une dette pareille à nos enfants. Vous avez bien compris, c’est à nous qu’ils veulent faire payer ces milliards. D’ailleurs, des attaques insidieuses contre les classes populaires ont commencé avec, entre autres, les baisses que la majorité des bénéficiaires de l’allocation logement connaissent depuis le début de l’année.

Nous préparer

Si nous les laissons faire, les chômeurs auraient des indemnités réduites et ceux qui garderont un travail verraient leur salaire baisser – comme chez Carambar qui veut licencier tous ses salariés pour les reprendre dans une nouvelle usine avec des salaires plus bas. La seule chose qui puisse ouvrir une autre issue, ce sera nos luttes.

Dans le monde, du Liban à la Biélorussie en passant par les États-Unis, les soulèvements populaires n’ont pas manqué en 2020. Depuis la semaine dernière, des émeutes se répandent dans les quartiers populaires de Tunisie. Un scénario pas si différent des prémisses du Printemps arabe. Depuis deux mois, près de 200 000 paysans indiens occupent des autoroutes à proximité de New Delhi et s’affrontent à l’extrême droite au pouvoir. La situation devient partout intenable pour les classes populaires.

La colère engendrée parmi les travailleurs de tous les pays pourrait aussi les unir contre les responsables de cette catastrophe. C’est le meilleur souhait qu’on puisse formuler pour cette nouvelle année !

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