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Tensions entre la Tunisie et le Maroc à propos du Sahara occidental : pour une poignée de dollars, pas pour les droits d’un peuple

8 septembre 2022 Brève Monde

Depuis quelques jours les relations se sont tendues entre la Tunisie et le Maroc autour de la question du Sahara occidental, après que le président tunisien, Kaïs Saïed, a reçu Brahim Ghali, chef des indépendantistes du Front Polisario, soutenu par l’Algérie, et de la République arabe sahraouie démocratique, (RASD, État reconnu par l’Union africaine, mais pas par le Maroc) juste avant la tenue du Ticad (Tokyo International Conference on African Development), le sommet Afrique-Japon qui s’ouvrait le 27 août à Tunis.

Historiquement, la Tunisie défendait jusque-là une position de médiateur entre l’Algérie et le Maroc, et manifestait face à l’annexion en 1975 du Sahara occidental par le Maroc une attitude de « neutralité positive » (formule savamment ambigüe du langage diplomatique). Mais voilà qu’alors que le Japon avait retiré le Sahara occidental de la liste d’invitation au Ticad, l’invitation de Brahim Ghali par le président tunisien et l’accueil qu’il lui a réservé, ont été considérés par le royaume du Maroc comme un « acte grave et inédit, qui heurte profondément les sentiments du peuple marocain et de ses forces vives » [1]. C’est le Maroc qui a alors boudé la conférence. Et Tunis et Rabat ont rappelé respectivement leurs ambassadeurs.

Kaïs Saïed tient à affirmer qu’il ne s’agit en aucun cas d’une rupture de la position de neutralité de la Tunisie sur la question du Sahara occidental. Soit. Qu’il n’ait pas la moindre considération pour le droit des Sahraouis à l’autodétermination n’étonnera personne. Le tapis rouge déroulé pour Brahim Ghali a beaucoup plus à voir avec les promesses d’un versement par l’Algérie de 200 millions de dollars à une Tunisie en pleine crise économique et sociale, et donc au besoin de faire, pour cela, les yeux doux à celle-ci.

Car la situation économique de la Tunisie reste catastrophique et les manifestations pour réclamer du pain, du travail et la dignité commencent à refaire surface. Comme ce vendredi 2 septembre au soir où des dizaines de manifestants ont sillonné la ville de Douar Hicher dans la banlieue ouest de Tunis, protestant contre la vie chère et le chômage.


[1Citation du ministère marocain des Affaires étrangères.

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