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S’en prendre au chômage… ou aux chômeurs ?

Ce dimanche, Emmanuel Macron a « tenu le crachoir » – pour employer le prétendu langage « populaire » revendiqué par le président – durant plus d’une heure sur TF1. Il assume tout : ordonnances, hausse de la CSG, baisse de l’aide au logement, suppression de l’impôt sur la fortune. Et aussi son mépris pour les travailleurs, pour ceux qui ne sont pas de son monde et qu’il appelle les « fainéants », « ceux qui ne sont rien », ou, quand ils se battent, ceux qui « foutent le bordel ».

Haro sur les chômeurs

Derrière la « rénovation du modèle social » promise, il ne faut pas attendre autre chose que de nouvelles attaques contre les chômeurs. L’annonce de l’extension de l’accès à l’indemnisation à ceux qui démissionneraient est là pour faire contrepoids, mais elle serait visiblement assortie de conditions restrictives… des fois que nous nous mettions à démissionner pour le plaisir d’être au chômage. Quand on pense qu’un travailleur est un « fainéant », un chômeur ne peut qu’être un vulgaire profiteur !

Comme pour les ordonnances sur la loi Travail, Macron ouvre des discussions avec le patronat et les directions syndicales – qui d’ailleurs s’y prêtent volontiers –, pour imposer le projet gouvernemental, qui, comme par hasard, coïncidera avec les demandes du patronat. Les ordonnances Macron vont fabriquer des milliers de nouveaux chômeurs. Le gouvernement s’apprête donc à réduire les droits de ces derniers.

Le programme de Macron annonçait la couleur, promettant de couper l’indemnité aux chômeurs qui refuseraient deux offres ou dont la recherche d’emploi ne serait pas jugée assez « intense » par Pôle emploi. Tous les gouvernements, depuis 35 ans, l’ont fait : sous prétexte de s’en prendre au chômage, on s’en prend aux chômeurs, en réduisant le montant, la durée ou l’accès à l’indemnisation. Pendant ce temps-là, le nombre de chômeurs a grimpé à plus de 6,5 millions.

Une vieille rengaine

C’est le retour des vieux discours sur ceux qui « abusent du système » tout en bas de l’échelle sociale. Un discours fabriqué par ceux qui, justement, profitent du système tout en haut de la société.

Le chômage de masse n’est pas combattu mais, au contraire, favorisé par le gouvernement et le patronat, ne serait-ce qu’en facilitant les licenciements ou l’augmentation de la durée du travail. Il leur permet de mettre les travailleurs en concurrence, de faire peur à tous ceux qui ont encore un emploi et d’alimenter un discours qui divise ceux qui ont un emploi et ceux qui en sont privés.

En plus d’avoir fait grimper le chômage, ils voudraient que les chômeurs crèvent la bouche ouverte sans coûter trop cher. Car le chômage, comme le travail, tue : que ce soit par les maladies ou carrément le suicide. Récemment encore, un travailleur licencié de Goodyear à Amiens s’est suicidé, le seizième depuis la fermeture de l’usine en 2014. La voilà, la réalité de leurs décisions : des vies broyées.

Il est temps de se révolter

Le chômage n’est pas une fatalité. Des mesures simples permettraient d’y mettre fin. L’interdiction des licenciements, pour arrêter la machine à fabriquer des chômeurs. Le partage du temps de travail entre tous, sans perte de salaire, car il n’y a pas de raison que certains s’échinent au travail pendant que d’autres se morfondent au chômage.

Depuis son élection, Macron use de toutes les ficelles de la division : retraités contre actifs sur la CSG, public contre privé, et maintenant ceux qui ont un emploi contre ceux qui n’en ont pas.

À nous de lui montrer que nous ne tombons pas dans le panneau en saisissant toutes les occasions de montrer notre colère et de préparer la riposte. Nous pouvons nous emparer de la journée de grève et de manifestation du 19 octobre contre les ordonnances Macron, malgré toutes les limites que mettent les directions syndicales, et préparer la suite.

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