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Pérou : l’échec du réformisme

8 décembre 2022 Brève Monde

L’élection à la présidence du Pérou le 19 juillet 2021 de Pedro Castillo avait suscité beaucoup d’espoir dans la population. Ancien instituteur en zone rurale, Castillo avait dirigé des grèves d’enseignants. Il avait rejoint le parti Perú Libre qui se revendique du socialisme et du marxisme, et avait multiplié les promesses : redistribution des richesses, nouvelle constitution plus démocratique. Castillo, élu avec 50,12 % des suffrages, s’est retrouvé devant un Congrès (parlement) majoritairement à droite. Il s’est immédiatement heurté à l’hostilité de la bourgeoisie et de l’armée, renforcée par le racisme contre les « cholos » (métis). Loin de tenter de mobiliser la population, il a très vite tenté toutes sortes de compromis avec des secteurs de la droite et du patronat, et même écarté du gouvernement des personnalités trop marquées à l’extrême gauche. Et poursuivi la même politique libérale que ses prédécesseurs, en réprimant des mouvements sociaux. Au point d’être exclu de Perú Libre.

Ces concessions n’ont pas suffi à la bourgeoisie et à l’armée. Deux tentatives de destitution dans le cadre des institutions avaient déjà été menées. La troisième a été la bonne. Castillo a alors tenté de dissoudre le Parlement, ce qui a abouti à son arrestation. Sa vice-présidente, Dina Boluarte, s’est empressée de se démarquer de lui et d’affirmer qu’elle ne partage pas l’idéologie de Perú Libre. Les réactions de la population, déçue par sa politique, n’ont pas pour l’instant été importantes. Cet échec est une fois de plus celui du réformisme et du changement dans le cadre de l’État bourgeois, entièrement aux mains des classes privilégiées.

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