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Accueil > Éditos de bulletins > 2011 > août > 29

Nous à la diète, pour éponger leurs dettes ?

Sarkozy et Fillon annoncent un nouveau train de mesures d’austérité. Prétexte : l’heure serait grave ; il faudrait rétablir la confiance des investisseurs, ébranlée par la mauvaise note attribuée cet été à la dette américaine.

Mais l’emballement des dettes publiques, que les banquiers font mine de découvrir alors qu’il a commencé il y a plus de 20 ans, n’est nullement dû à l’augmentation des dépenses sociales ou des budgets des services publics.

Il est dû aux cadeaux faits par les Etats aux banques, aux grandes entreprises et aux couches les plus riches de la population. Ces cadeaux se sont soldés en France à plusieurs dizaines de milliards de recettes en moins pour l’Etat avec notamment le nouveau bouclier fiscal établi dès l’arrivée de Sarkozy (des milliards de remise aux plus riches), la suppression de la taxe professionnelle (7,8 milliards d’euros), la baisse de la TVA sur la restauration (3 milliards), la suppression d’impôts sur les plus-values réalisées par les grandes entreprises lors de la vente de filiales (6 milliards), la baisse de l’impôt sur la fortune (2 milliards).

Ce qui s’est ajouté aux multiples réductions d’impôts et dégrèvements de charges pour les patrons instaurés depuis des années sous prétexte de « relance » ou « d’aide à l’emploi »… qui n’ont créé aucun emploi. Au contraire le chômage augmente. Et n’oublions pas les centaines de milliards de prêts ou garanties accordés aux banques à l’automne 2008 pour les sauver de la crise dans laquelle elles s’étaient elles-mêmes plongées par une orgie d’opérations spéculatives sur les prêts immobiliers, et par la multiplication de créances douteuses dont elles avaient inondé le marché.

Pour tenter de faire passer la pilule, 16 grands patrons français ou possesseurs de grosses fortunes, du Pdg de Total à Liliane Bettencourt, patronne de L’Oréal, ont demandé à être eux aussi mis à contribution. « Dans des proportions raisonnables » précisent-ils. Entendus 5 sur 5 puisqu’une petite taxe sur les riches (pour les revenus annuels dépassant 500 000 €) figure en tête des mesures annoncées par Fillon… mais en queue pour ce qu’elle va rapporter : 200 petits millions sur 12 milliards de recettes supplémentaires envisagées. A comparer avec la nouvelle taxe annoncée sur les tabacs qui devrait rapporter 3 fois plus, 600 millions, celle sur les « complémentaires santé », 5 fois plus, plus d’un milliard…

Fillon et Sarkozy conçoivent de toute évidence leurs mesures comme un premier acompte. C’est pas fini ! Le patronat va également prétexter de la crise pour chercher à écraser les salaires, embaucher moins voire licencier ou imposer de multiples formes de travail précaire. Depuis des années, les crises successives du capitalisme sont chacune l’occasion de nouvelles ponctions dans les finances publiques et de nouvelles attaques contre le monde du travail pour assurer aux banquiers et industriels la sauvegarde de leurs profits.

Et inutile de compter sur un changement de président ou le retour de la gauche au gouvernement dans quelques mois. Martine Aubry promet comme Sarkozy de ramener le déficit budgétaire sous la barre des 3 % du PIB. Et François Hollande précise qu’il faut « dire la vérité aux Français […] un effort devra être consenti  » !

Heureusement en Grèce, en Espagne, dans le monde arabe comme tout récemment en Grande-Bretagne, travailleurs et jeunes réagissent. Manifestations, protestations, sit-in d’« indignés » voire révolutions et émeutes font aussi l’actualité.

Toutes ensemble, les classes populaires et leur jeunesse vont devoir passer des réactions isolées aux actions concertées pour imposer leur propre programme de survie.

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