Mouvement de grève pour les salaires chez Gibert Joseph
26 mars 2022 Article Entreprises
Mercredi 23 mars. Sous le soleil, dans le Quartier latin à Paris, un piquet de grève : près de quarante employés de la librairie Gibert Joseph se réunissent en assemblée générale. Des salariés de la Fnac Saint-Lazare, en lutte depuis plusieurs mois pour réclamer des augmentations de salaire, sont également là pour apporter leur soutien.
Sur le piquet, la bonne ambiance règne mais ne cache pas le ras-le-bol et la colère des grévistes. Leurs petits salaires ne suffisent déjà pas en temps normal face aux dépenses du quotidien alors maintenant avec l’inflation… « Au magasin, ça commence à être dur. Et les seules augmentations se font à la tête du client. On a un collègue qui n’a pas été augmenté depuis 30 ans » raconte une gréviste.
Alors, après neuf années de gel des salaires, plus de 50 des 190 travailleurs de Gibert Joseph Paris ont débrayé. D’abord quelques heures par jour, à partir du vendredi 18 mars. Depuis, à chaque réunion de négociation, les « grévistes de mars », comme ils s’appellent entre eux, se réunissent en assemblée générale sous les bureaux de la direction. Ils y décident de leurs revendications et votent la délégation qui ira les porter, composée de représentants syndicaux et de grévistes, syndiqués comme non-syndiqués. Les grévistes réclament au moins 500 euros de prime Macron et le paiement des jours de grève. Et sur le piquet, on discute aussi d’au moins 4 % d’augmentation sur les salaires, le minimum pour rattraper l’inflation.
Prétextant des difficultés financières, les patrons de cette entreprise familiale ont d’abord fait la sourde oreille aux revendications des grévistes. Dès lors, la grève s’est durcie, se maintenant presque toute la journée mercredi. Cherchant à éteindre le feu, la direction a partiellement cédé en accordant le paiement des jours de grève et 250 euros de prime. Une première victoire pour les grévistes ! Et sur le piquet, on ne compte pas s’arrêter là. La négociation sur les salaires aura lieu le 12 avril. « Et le douze, vous verrez, on sera en grève ! » lance un libraire. La direction est avertie.
Louis Trova
Mots-clés : Salaires