Limousin : International Paper : la lutte paie !
14 juin 2014 Convergences Entreprises
International Paper est une multinationale industrielle, spécialisée dans la fabrication de papiers et de cartons. 70 000 salariés à travers le monde, siège aux États-Unis et 1,4 milliard de dollars de bénéfice net en 2013, en augmentation de 57 % sur 2012 !
Le groupe possède une usine intégrée, de la transformation du bois à la ramette de papier, avec 580 travailleurs répartis sur deux sites proches dans le Limousin, celui de Saillat pour la production de bobines de papier et celui d’Étagnac pour les ramettes.
Depuis 2012, l’usine tourne normalement en six équipes, mais, pour les trois mois d’été, la direction avait décidé de faire tourner l’usine en quatre équipes, avec une seule journée de repos par cycle de travail de quatre jours, afin d’éviter les embauches pour remplacer le personnel en vacances. Ce devait être provisoire, mais renouvelé en 2013 et de nouveau cette année, malgré les protestations de nombreux salariés, à qui ces cadences de travail ne laissaient plus de place pour une vie sociale durant ces trois mois.
De plus, les trois semaines de vacances se prenaient avec une semaine séquencée liée au roulement des équipes.
Le ras-le bol s’exprime par la grève
Depuis huit mois, devant les protestations de la CGT et des salariés, la direction ne proposait aucune solution satisfaisante puisqu’elle ne voulait pas embaucher pour l’été. C’est alors que les travailleurs de l’usine d’Étagnac se mirent en grève le 6 mai, avec la quasi-totalité de grévistes dans chacune des six équipes de 20 ouvriers. Après quatre jours de grève avec blocage total de la production de ramettes de papier, la direction trouva finalement la solution d’arrêter une machine l’été, de créer une cinquième équipe avec embauche d’intérimaires pour les trois mois, et de rétablir la prise de trois semaines entières de congé.
Ces quatre jours de grève, malgré des moments de tension et d’interrogations sur leur capacité à faire céder la direction, ont été riches d’enseignements pour les grévistes. Pour eux, c’est une victoire. Grâce à leur détermination et leur solidarité dans la grève, ils ont obligé la direction à embaucher, ce qui leur permet de passer cet été sans être écrasés par le boulot !
25 mai 2014, René SENS
Quand les patrons craignent la contagion !
« Smurfit Kappa » est une usine de papier-carton située en face de celle de International Paper. Lors de la grève des ouvriers d’IP, le 9 mai, la direction de Smurfit, craignant la contagion, a convoqué un Comité d’entreprise pour s’assurer qu’il n’y avait pas de problème de planning de travail. Comme quoi, l’extension des luttes est bien ce que les patrons redoutent le plus !