Liban : de mal en pis

La crise gouvernementale s’approfondit au Liban avec la démission du Premier ministre pressenti, Saad Hariri. Les politiciens locaux qui font acte d’allégeance, selon les cas, au président chrétien, au Premier ministre musulman sunnite ou au président de la Chambre musulman chiite, continuent de s’entredéchirer de plus belle, les uns encouragés par l’Iran, les autres par l’Arabie saoudite.

Pendant ce temps le pays continue de s’enfoncer dans la pire crise économique de son histoire. La livre libanaise, la monnaie locale, s’est effondrée, l’inflation atteint, voire dépasse, les 100 %, les pénuries d’essence, de médicaments, de vivres se multiplient, et, depuis l’explosion du port de Beyrouth en août 2020, des milliers de personnes continuent de vivre dans la rue. Désormais plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Mais tout cela ne semble guère perturber la classe dirigeante libanaise surtout préoccupée de négocier le dosage savant des postes gouvernementaux entre les différentes communautés.

Quant au peuple libanais c’est toutes confessions confondues qu’il descend tous les jours dans la rue pour crier non seulement son désespoir mais aussi sa haine de politiciens incapables de prendre la mesure du désastre que connait le pays, qui continuent leurs marchandages sordides et dont beaucoup ont trempé dans diverses magouilles, y compris celles qui ont conduit à la terrible explosion qui a détruit une partie de la capitale. Et dont on attend toujours la mise en cause des responsables.