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Accueil > Les articles du site > Réunion publique du 29 novembre 2020 sur la loi de sécurité globale

Leur « sécurité globale » n’arrêtera pas nos révoltes !

Mis en ligne le 2 décembre 2020 Article Politique

Nous publions ci-après le texte des interventions de nos camarades à la réunion-débat de l’Étincelle du NPA portant sur la loi dite de « sécurité globale », qui s’est tenue par Zoom dimanche 29 novembre à 15 heures. Une invitée juriste en droit du travail, Marie-Laure Dufresne-Castets, nous a fait le plaisir de nous apporter son point de vue, par une intervention orale non retranscrite ici.

En guise d’introduction à la réunion-débat

Depuis deux semaines, on a connu partout dans le pays des manifestations qui sont allées crescendo contre le projet de loi dit de « sécurité globale » et son article 24 qui veut pénaliser la diffusion d’images des forces de l’ordre dans l’exercice de leurs fonctions.

Hier, on peut dire qu’on a vu un raz-de-marée dans la plupart des villes, des cortèges d’organisations syndicales, d’associations et de groupes politiques mais aussi et surtout des cortèges composés de beaucoup de jeunes et moins jeunes poussés à descendre dans la rue par leur indignation, leur conscience, leur crainte qu’on bascule dans un système de plus en plus autoritaire voire de dictature. Avec ces dizaines de milliers de personnes dans la rue, certainement pas prêtes à lâcher leurs exigences démocratiques, il ne fait pas de doute que s’ouvre pour Macron et son gouvernement une crise politique.

Trop, c’était trop. D’abord ce projet de loi osant proposer que les journalistes ou toute autre personne ne puissent plus filmer et montrer les violences policières. Sous prétexte que ce serait malveillant ! Ce sont plutôt ces violences qui devraient cesser. Par là-dessus, arrive l’image odieuse des flics tabassant de jeunes migrants et leurs soutiens place de la République à Paris, coups de pied et de matraque contre de jeunes Afghans n’ayant plus que leur tente pour survivre après une opération de police les ayant chassés de leur campement. Puis arrivent les images de Michel, ce producteur de musique – noir – qui se fait lyncher par les flics dans son studio, avec usage de gaz lacrymogène. La vidéosurveillance – heureusement qu’il y avait des images ! – montre des policiers qui continuent de le frapper alors même qu’il est à terre. Qui continuent même à le bourrer de coups de poing à l’extérieur de son domicile (heureusement qu’un voisin filmait !). Ces flics appellent même des renforts policiers à la rescousse, en mentant sur la réalité des faits. Des violences qui s’ajoutent à celles qu’on connaît et que beaucoup d’entre nous ont vécues, des violences que tout récemment encore des lycéens de 14 ou 15 ans ont subies quand ils luttaient pour un minimum de mesures sanitaires dans l’éducation…

Aujourd’hui Macron, Castex, Darmanin et tous leurs députés lèche-bottes ne savent plus comment se dépêtrer de la situation. Macron dit qu’il a honte ! Castex essaie d’inventer une combine, une commission d’experts qui recadreraient ce fameux article 24 de la loi… ce que les députés prennent pour un crime de lèse-Assemblée nationale ! Précisons qu’à l’Assemblée, c’est surtout avec le quasi plein des voix de droite et d’extrême droite que le projet de loi de sécurité globale a été approuvé. Même des députés macronistes ont chipoté… Mais la mobilisation, qui n’a pas dit son dernier mot, peut et doit les obliger, tous, à faire machine arrière, à remballer leur projet et bien d’autres choses encore, peut-être. Les manifestants demandent le retrait de l’article de loi, pourquoi pas le retrait de toute la loi, pourquoi pas le retrait de Darmanin, du préfet de Paris Lallement, et surtout, pourquoi pas le retrait de toute une politique insupportable pour les classes populaires.

Pendant ce Zoom on va revenir sur le contenu de cette loi, sur le contexte de renforcement du maintien de l’ordre dans lequel elle arrive. On va revenir sur la répression qui s’intensifie ces dernières années. On va aussi se demander ce que signifie ce renforcement répressif de l’État. Est-ce qu’il nous conduit vers un État nettement plus autoritaire ? Est-ce que cette évolution mène à une dictature qui arriverait petit à petit ? Nos libertés sont déjà bien maigres dans cette société où l’argent est maître, mais comment les défendre, comment en arracher de meilleures, comment vraiment poser le problème de nos libertés, toutes et tous ensemble, dans cette société ?

Ceux qui nous gouvernent fourbissent des armes – en particulier en matière de maintien de l’ordre – en prévision des sacrifices accrus qu’ils voudraient nous imposer, en particulier pour nous faire payer leur incapacité à gérer la crise sanitaire sans dégâts économiques.

L’enjeu du bras de fer engagé dépasse de beaucoup un simple article de loi.

Jeanne Navès

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