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Accueil > Éditos de bulletins > 2018 > décembre > 17

Leur peur bleue du jaune

Il faut croire que c’est franchement la panique, au gouvernement, pour qu’il ait instauré samedi dernier un véritable état de siège à Paris comme dans bien des villes des régions. Pour décourager de manifester, en effet, le gouvernement n’y a pas été de main morte : hélicoptères au-dessus de Paris, blindés de la gendarmerie, une bonne cinquantaine de stations de métro et deux lignes de RER fermées. Mais surtout de nombreux barrages aux entrées de Paris, contrôlant l’arrivée des Gilets Jaunes venus de régions, et des fouilles au corps contre les murs pour ceux qui sortaient des grandes gares. À quand l’interdiction du gilet jaune, à l’exemple du dictateur al-Sissi en Egypte ?

Même pas peur !

Le gouvernement relayé par les médias a parlé de « reflux » du mouvement des Gilets Jaunes. Qu’ils ne se réjouissent pas trop vite. On est loin du reflux. Comme le scandaient des Gilets Jaunes à Avignon, simple exemple, « Macron nous fait la guerre, et sa police aussi, mais nous on reste déter’… ». Ce qui est sûr, c’est que ses annonces n’ont convaincu personne. Et les réveillons sur les ronds-points s’annoncent bien chauds, en préparant la suite des mobilisations pour janvier. Sans parler des manifestations de la jeunesse, dans les lycées comme dans les universités.

Des mesures pour les salariés qui ne coûteront rien au patronat

Macron l’a répété : sa prime pour les salariés payés au SMIC ne coûtera rien au patronat, puisque c’est la Caisse d’allocations familiales qui paiera ! Pas question de revenir à l’ISF et il n’a même pas évoqué le CICE, qui exonère de 20 milliards d’euros par an les grands patrons français, mais qui n’a créé aucun emploi.

Les patrons ne sont donc obligés à rien : les primes de Noël, ce sera seulement pour ceux comme Total et Orange, en mal de publicité… même mensongère. Personne n’est dupe.

Non à la RICupération !

Et revoilà tous ceux qui voudraient se servir de l’éteignoir électoral, en visant les prochaines élections et en agitant le nouveau leurre du Référendum d’initiative citoyenne (RIC). C’est ce que tentent certains, de Mélenchon à Le Pen, en passant par les nombreux individus qui s’autoproclament « représentants des Gilets Jaunes » ! D’autres parlent de Référendum d’initiative partagée et tentent de nous le vendre comme une formule magique, comme si on pouvait faire reculer Macron et le patronat par des bouts de papier.

Mais il y a un hic avec le RIC : s’il se concrétisait, il ne servirait qu’à renvoyer aux calendes grecques la réalisation des véritables revendications des Gilets Jaunes, c’est-à-dire toutes nos revendications, celles de l’ensemble des salariés ! Car ce que nous voulons ce sont des hausses de salaires, la fin de la hausse des prix et des loyers abordables… tout ce qui concerne la justice sociale. Et nous le voulons maintenant !

Édouard Philippe se précipite sur l’éteignoir

Le gouvernement, quant à lui, par la voix d’Édouard Philippe, tend la main à ce fichu exutoire du référendum, en espérant y trouver une porte de sortie. Il promet « l’ouverture d’un débat sur le référendum d’initiative citoyenne », après avoir fait hypocritement son mea culpa (« Nous n’avons pas assez écouté les Français… »…) Après l’escroquerie de la fausse annonce de l’augmentation du SMIC (dont le taux horaire ne change pas), voilà une fois de plus l’arnaque du bulletin de vote, via le référendum. Et dans le même temps, Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, brandit la menace d’évacuer par la force cette semaine tous les ronds-points. La carotte d’un côté, le bâton de l’autre.

Mais ce n’est qu’un début…

Macron et le patronat espèrent s’en tirer à bon compte. Mais les Gilets Jaunes auraient bien tort de placer leur confiance dans un quelconque référendum. Par leur détermination, ils ont montré à tout le monde du travail que la voie de la confrontation faisait trembler le gouvernement.

C’est cette voie-là que nous devrons poursuivre. En nous joignant massivement à leurs côtés, dans les entreprises comme sur les ronds-points, en nous organisant tous à la base, en nous coordonnant sur le terrain, en unissant activement nos colères, jusqu’aux grèves contagieuses et massives, jusqu’à constituer un véritable contre-pouvoir.

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