Deux ans après la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme pour les conditions indignes de détention dans ses établissements pénitentiaires, un rapport, publié par l’Observatoire international des prisons, avec le soutien d’Amnesty International, dresse un état des lieux sévère de « l’inefficacité des mesures prises par les pouvoirs publics » pour résorber ce mal endémique, et ses conséquences sur le respect du droit à la dignité en prison. Selon les derniers chiffres de l’administration pénitentiaire, au 1er mai dernier, les prisons comptaient 71 038 détenus pour 60 722 places opérationnelles, soit une densité carcérale globale de 117 %. Pire, les conditions de détention sont « particulièrement dégradées et dégradantes » dans les maisons d’arrêt où sont incarcérées les personnes dans l’attente de leur jugement et celles condamnées à de courtes peines, car le taux moyen d’occupation y atteint désormais 139 %. Et nombre de détenus sont obligés de dormir sur un matelas à même le sol. « Une société se juge à l’état de ses prisons », écrivait jadis Albert Camus. Et c’est toujours vrai aujourd’hui.
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