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Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 75, avril-mai 2011 > DOSSIER : Le nucléaire en question

Les poubelles du nucléaire

Éboueur du nucléaire, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (l’Andra) n’a été créée qu’en 1979, devant la croissance de la production électronucléaire. Jusqu’alors, les déchets nucléaires étaient stockés sans trop de précautions sur les sites de production.

L’Andra classe ses poubelles en cinq catégories. Les 20 % les moins dangereux dits de « très faible activité » sont constitués de gravats ou ferrailles peu contaminés. Ils ne nécessitent que des précautions dans la manutention. Pour les autres catégories, en revanche, il faut recourir à différents procédés : vitrification, adjonction de bitume, coffrage dans le métal et/ou le béton, etc., si bien que le contenu radioactif ne représente que 15 à 20 % du volume final de la poubelle pour les déchets dits de « faible et moyenne activité / vie courte », et seulement 2,5 % pour les déchets les plus radioactifs, dits de « haute activité ».

L’Andra met en avant le fait que 95 % de la radioactivité est concentrée dans ces derniers, qui ne constituent que 0,2 % du volume des déchets. Sauf que les déchets à vie courte – certes 69 % du contenu de la poubelle – ont quand même une espérance de vie de 300 ans ! Pour les 10 % de déchets des trois catégories à vie longue, la radioactivité ne deviendra résiduelle que dans quelques milliers, voire quelques dizaines de milliers d’années. La palme revenant au plutonium, dont la radioactivité décroît de moitié tous les 24 000 ans.

Contrairement à ce qu’affirment les publicités d’Areva, le recyclage est très limité dans le nucléaire. Tout au plus peut-on tenter de d’enrichir à nouveau le combustible usagé (les barres d’uranium alimentant les centrales) pour fabriquer un combustible à partir de plutonium et d’uranium usagé, le Mox. Mais cette solution pose d’autres problèmes de traitement des déchets, comme l’allongement à 50 ans de la durée de refroidissement en piscine du combustible usagé.

Faute de pouvoir faire baisser la radioactivité, l’Andra s’efforce de la contenir. Pour cela, elle n’a finalement pas trouvé d’autre solution que l’enfouissement. Les sous-sols doivent offrir des propriétés d’imperméabilité et de stabilité importantes. Ces sites doivent être réversibles, pour qu’on puisse déterrer la poubelle en cas de problème pour la stocker ailleurs, et ce au minimum pour une durée de 100 ans. Car l’autre problème avec les déchets nucléaires, sans parler de la radioactivité émise lors des transports, c’est qu’ils corrodent leur emballage.

Les déchets radioactifs posent pourtant des problèmes que les technologies actuelles ne permettent pas de résoudre avec toutes les garanties nécessaires. Cadeau empoisonné pour les générations futures, il faudrait également imputer le coût de leur gestion dans la facture d’électricité – il est en fait incalculable – pour vraiment comparer les prix avec les autres sources d’énergie.

M.P.

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