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Accueil > Éditos de bulletins > 2022 > août > 16

Les incendies, les incendiaires, et nous

Quatre vagues de chaleur caniculaire en trois mois, des méga-feux incontrôlables qui ont déjà provoqué la destruction de près de 48 500 hectares sur l’ensemble du territoire depuis le début de l’année, des dizaines de milliers de personnes évacuées du jour au lendemain en Gironde…

Les conséquences catastrophiques du dérèglement climatique en cours se font désormais sentir aussi en France, après l’Espagne, la Californie ou l’Australie ces dernières années. Aux feux de forêt s’ajoutent des pénuries d’eau croissantes menaçant les récoltes, le transport fluvial ou la sécurité des centrales nucléaires.

Le gouvernement souffle sur les braises…

Cette succession de catastrophes est annoncée de longue date par les scientifiques du Giec. Mais, de même qu’il a continué à fermer des lits d’hôpitaux et tailler dans les effectifs soignants durant la pandémie du Covid, le gouvernement a aggravé ces dernières années la pénurie dans les services départementaux d’incendie et de secours. Des grèves récurrentes y ont eu lieu ces dernières années. Ils manquent de matériel, d’encadrement, si bien que même le nombre de pompiers volontaires – bénévoles donc – ne cesse de diminuer. La douzaine de canadairs ne suffisent plus, et le parc est si vieillissant que bon nombre d’entre eux sont restés cloués au sol. Et ce alors que les feux de forêts ont détruit des surfaces quatre fois plus importantes depuis 2017 que dans la décennie précédente !

L’Office national des forêts (ONF), en charge de leur gestion et surveillance, a vu ses effectifs réduits de moitié en quelques années ; il n’a même pas de directeur en poste aujourd’hui ! Mais le ministre de l’Environnement, Béchu, justifie cette situation en prétextant que les feux progressent moins vite dans les forêts gérées par l’ONF… Pour le moment, est-on tenté de lui répondre !

Les riches fournissent le combustible…

Si les moyens manquent, c’est que Macron et ses amis préfèrent subventionner les grandes entreprises et exonérer d’impôt les super-riches. Pourtant, ces derniers sont les principaux responsables du dérèglement climatique incontrôlé en cours actuellement. Non seulement parce que la consommation effrénée du moindre d’entre eux explose le bilan carbone de n’importe quel autre habitant de la planète – pendant la seule journée du 8 août le jet privé de Bolloré a rejeté à lui tout seul autant de CO2 qu’un Français moyen en deux ans. Mais surtout parce que ce sont bien eux qui organisent de manière aberrante la production et la distribution des marchandises à l’échelle planétaire, faisant fi de la nécessité de protéger le climat, tout comme des besoins des populations.

Un exemple suffit : alors que la température sur terre ne cesse de monter, Total annonce de nouveaux projets d’extraction de gaz et pétrole, source de réchauffement accéléré via l’effet de serre. Pour la plus grande joie de ses actionnaires, déjà gratifiés d’un profit record de 18 milliards d’euros pour le premier semestre 2022. Dans leur course sans frein au profit, les capitalistes sont prêts à laisser la planète cramer – ou se noyer, selon les cas.

C’est à nous d’agir !

Macron et Borne nous suggèrent la « résilience » et recommandent à la population de se « préparer » à supporter ces catastrophes comme la « nouvelle norme » des décennies à venir. En clair, ils nous somment de nous adapter à l’apocalypse climatique qui se profile pour que les riches continuent de profiter de leurs golfs, piscines et autres paradis privatisés.

Cette attitude criminelle met toute l’humanité en danger. Il faut lui opposer dès maintenant notre solidarité – ce qu’ont fait et font en ce moment des centaines de bénévoles autour des lieux sinistrés – et notre détermination à nous défendre contre les incendies que les capitalistes allument. Si leur devise est « après nous, le déluge », soyons la tempête qui les submergera.

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