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Accueil > Éditos de bulletins > 2021 > juin > 28

Les élections passent... Notre colère demeure !

Avec plus de 65 % lors de ce second tour, l’abstention a de nouveau été le résultat le plus commenté de ces élections régionales. Après avoir tancé les « mauvais citoyens » qui n’avaient pas fait l’effort de voter au premier tour, tous se sont montré cette fois pleins de compréhension vis-à-vis des abstentionnistes et ont cherché des explications à ce désintérêt des électeurs : des dysfonctionnements dans l’acheminement des plis électoraux sous-traités par la Poste à Adrexo, au choc psychologique après un an de pandémie, tout était bon pour justifier ce désaveu.

Quand Macron feint l’indifférence

Alors que cette campagne avait tout d’une répétition de la présidentielle, La République en Marche et le Rassemblement National ne cessent de répéter qu’il ne s’agissait que d’élections locales.

Macron, au lendemain du premier tour, avait mis en scène sa désinvolture en recevant la pop star Justin Bieber à l’Élysée. Cette fois, alors que le parti présidentiel n’a réalisé que 7 % des suffrages au niveau national, il n’est pas allé à Disneyland, mais le voilà à Douai pour vanter l’implantation d’une usine de batteries électriques dans une région marquée par le chômage... et l’abstention massive.

Déconfiture côté Le Pen

Le Pen, qui avait engueulé ses électeurs de ne pas avoir fait le déplacement pour le premier tour, a cette fois, plus prudente, remercié ceux qui avaient fait l’effort de voter au second. Pourtant, malgré la déconfiture du Rassemblement national, il ne faudrait pas se tromper, les idées d’extrême-droite sont toujours là.

Lors des régionales, tous les partis institutionnels, ont joué sur la démagogie sécuritaire, la peur et le racisme. Jusqu’à Roussel, le responsable du Parti communiste, qui a fait de la surenchère sécuritaire en promettant de ne pas être « laxiste ».

Le fait que tous ces partis courent derrière l’extrême-droite contribue à implanter des idées qui sont un poison pour la classe des salariés, en tentant de semer la division et la haine. Si l’on se fie à l’abstention record, ces thèmes n’ont toutefois pas fait recette aux régionales. Ils ne sont brandis que pour faire oublier les problèmes réels des classes populaires.

La première insécurité, l’insécurité sociale

Au grand dam de tous ces marchands de peur, c’est sans doute l’insécurité sociale qui est la préoccupation principale dans la population. Après plus d’une année de pandémie, alors que les plans de licenciements et les fermetures d’entreprises s’accumulent, que la pauvreté est galopante, l’inquiétude pour l’avenir est grande. En même temps, les dividendes versés aux actionnaires explosent.

Il y a de quoi être écœurés.

Reprendre l’initiative... et lutter !

Mais l’abstention ne suffit pas comme mode de contestation.

Pour nous opposer aux injustices de ce système, le capitalisme, et nous défendre face aux attaques d’ores et déjà prévisibles, il faudra à nouveau descendre dans la rue.

Macron annonce qu’il n’y aura pas d’année blanche, dans l’attente de la présidentielle. En clair, il réfléchit à remettre le couvert avec la réforme des retraites, en repoussant l’âge légal de départ à 64 ans. Les annonces sur le déficit de la Sécurité Sociale, creusé par la pandémie – et par les profits des labos – laissent présager qu’on va encore nous demander de payer la note. Et, encore et toujours, il y a ces suppressions d’emplois annoncées dans de nombreux groupes, comme dans les fonderies automobiles, alors que l’activité économique repart et que les profits seront au rendez-vous.

Pris entre deux feux, la nécessité de montrer à son électorat et aux patrons qu’il reprend l’initiative, et la crainte de rallumer le bâton de dynamite, le gouvernement hésite. L’abstention a perturbé leur système électoral bien huilé. Mais elle sera vite oubliée.

C’est par la colère sociale, hors de la course électorale et de son agenda, que nous bouleverserons les règles du jeu.

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