Le moment d’aller vers la Nupes est particulièrement mal choisi !

De nombreuses voix se sont fait entendre dans le parti – et pas seulement dans les « fractions » tellement vilipendées par la direction de la fraction U – pour protester contre l’orientation qui s’est traduite à l’occasion des élections législatives par un soutien aux candidats de la Nupes, à quelques exceptions près. Dans les négociations qui avaient précédé cette décision, et quelle que soit notre version des faits, notre parti est apparu comme ne signant pas l’accord constitutif de la Nupes parce qu’aucune contrepartie ne nous étaient accordé en terme de candidature de porte-parole connus – Philippe et Olivier pour faire court. Vrai ou faux, c’est ainsi que c’est apparu.

Depuis, nous ne manquons jamais une occasion d’apparaître aux côtés de la Nupes, certes en tentant de se démarquer des partis qui la composent par un discours offensif – Philippe à la fête de l’Huma. Mais plus que les discours, ce sont les faits qui constituent une apparition politique. Et, à chercher systématiquement à s’associer aux initiatives de la Nupes, le risque est évidemment grand de n’être vu que comme un appendice de cette dernière.

Front unique ? Je ne veux pas revenir sur un désaccord récurrent sur ce qu’est le Front unique et ce qu’il n’est pas. Mais, même en admettant une seconde que les camarades ayant justifié d’autres rapprochements en d’autres circonstances (Juquin en son temps, par exemple) aient eu raison – ce que je ne crois pas, mais admettons-le provisoirement –, le moment est particulièrement mal choisi pour s’orienter vers un « front » avec les organisations réformistes qui composent la Nupes. Mal choisi parce que la situation exige la plus grande clarté politique : le monde est agité de soubresauts, les révoltes éclatent et, dans de telles circonstances, les yeux sont susceptibles de s’ouvrir en quelques jours là où il aurait fallu des années et des années, dans des circonstances plus « pacifiques », pour que les travailleurs se détournent des illusions réformistes.

La situation actuelle – inflation galopante, attaques contre les travailleurs, bruits de bottes – est grosse de combats dans lesquels l’impasse réformiste peut apparaître d’autant plus vite que les révolutionnaires auront clairement campé sur leurs positions.

Même pour ceux qui les défendent d’ordinaire, il devrait être évident aujourd’hui que les « fronts » « larges » ont une date de péremption et que celle-ci est dépassée.

14 septembre 2022, Fraction L’Étincelle du NPA