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La Poste : service public ou danger public ?

21 mars 2020 Article Entreprises

Malgré la pandémie, La Poste s’acharne à maintenir ses activités comme si de rien n’était. Y compris dans des sites où des cas de personnes infectées ont été découverts et qu’elle cherche à cacher au personnel. Dans les centres postaux – tri, distribution, collecte ou colis –, les gestes barrière sont pure théorie : pas de masques pour les facteurs, gel distribué (ou pas) avec parcimonie, gants utilisés plusieurs jours d’affilée, etc. L’encadrement est briefé pour expliquer qu’il n’y a aucun problème à travailler à plusieurs centaines côte à côte ou à faire sortir des centaines de facteurs qui montent chez les gens sans protection, y compris chez les personnes âgées pour assurer le service « Veiller sur mes parents ». En à peine trois jours, alors que le groupe refuse de faire un bilan sanitaire, ce sont près de 300 cas de contamination (avérées ou fortement suspectées) qui sont remontés par les canaux syndicaux. L’omerta et la carence de mesures sanitaires ont forcément des conséquences.

Un pognon de dingues

La Poste prétend ainsi faire du service public. Mais d’où lui vient soudainement ce dévouement pour la mission de service public ? Et cette « coolitude » de nombre de chefs vis-à-vis d’un virus mortel ? Attitude qui se transforme vite en agressivité goguenarde dès que les postiers demandent la moindre protection. Cela fait des années que la direction de La Poste se moque bien du service public, passant son temps à fermer des guichets, à supprimer des emplois (100 000 en 15 ans !), à dégrader le service et les conditions de travail et à augmenter les tarifs bien au-dessus de l’inflation.

Avec la pandémie, c’est le même mépris pour le personnel et les usagers qui suit son cours. La Poste est prête à tout pour faire tourner sa machine à profits. Elle inculque à son encadrement une forme de désinvolture et de minimisation des problèmes et de la pandémie, qu’elle cherche à distiller parmi le personnel… de gré ou de force. Vendredi la DRH du groupe disait tranquillement : « Pouvoir me faire livrer un Jean en ce moment, c’est ça la démocratie ! ».

Facteur, pas vecteur !

Le service public a bon dos pour justifier cette soif de profits. Si notre santé et nos besoins étaient sa priorité, La Poste n’obligerait pas facteurs et guichetiers à distribuer ou vendre, à l’heure actuelle, des babioles glanées sur Internet ou la nouvelle collection de timbres Schtroumpfs !

Médecins et scientifiques expliquent que circuler, cela contribue à engorger les hôpitaux. Ils demandent de rester à la maison. En circulant dans les rues comme avant, en allant chez les gens sans protection sérieuse, les postiers deviennent des vecteurs du Covid-19. La Poste s’en fiche comme d’une guigne et n’a rien changé dans ses pratiques. Si les facteurs circulent un peu moins qu’à la normale, c’est uniquement parce que le confinement a fait baisser le volume de courrier.

Pas question d’accepter une telle situation

Au fil de la semaine, La Poste a dû revoir ses ambitions. Le confinement s’est renforcé, obligeant les parents à assurer la garde des enfants. De plus en plus de postiers sont eux-mêmes malades ou en quarantaine après avoir côtoyé un malade. Il y a moins de courrier. Mais surtout, de nombreux postiers ont eu la saine réaction de refuser ce fonctionnement absurde et ont exercé leur droit de retrait. Face au mépris pour leur santé et pour la santé publique, ils se sont retrouvés, parfois nombreux, à devoir prendre leurs responsabilités face à une direction irresponsable. Aussi irresponsable que ce gouvernement qui demande de rester à la maison, mais en même temps d’aller au travail comme si de rien n’était !

À La Poste comme ailleurs, le seul avenir, c’est que les travailleurs refusent les conditions qui leur sont imposées, qu’ils se défendent et rappellent eux-mêmes le simple bon sens à leurs directions qui ont une calculette à la place du cerveau. Car il n’y a rien de bon à attendre d’un système où c’est le profit qui dirige tout.

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