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L’IG Metall : un puissant syndicat allemand ?

2 décembre 2022 Article Monde

Une partie des médias, ici, de même qu’une partie du milieu syndical quelque peu informé, se sont étonnés des résultats des négociations traditionnelles au plus haut sommet entre l’organisation patronale de la métallurgie (dont l’automobile) Gesamt Metall et le syndicat IG Metall : 8,5 % d’augmentation de salaire, au bout de cinq rounds de négociations (accord signé le 18 novembre). N’est-ce pas un beau succès pour les quelque quatre millions de travailleurs de la branche, dont plus de 700 000 avaient été appelés (et avaient répondu) à des grèves d’avertissement, depuis le 29 octobre ?

Vu de loin, pareille augmentation peut paraître avantageuse. Sauf que, comme souvent en Allemagne lors de telles négociations dites « tarifaires », la durée de validité des accords conclus est longue. Dans le cas présent deux ans. Donc 8 % sur deux ans : 5,2 % en 2023 et 3,3 % en 2024. Il faut y ajouter une prime défiscalisée de 3 000 euros, là encore en deux temps : pas tout d’un coup, et juste une prime ! Et quand on sait que le taux officiel d’inflation dépassait déjà les 10,2 %, en octobre, on voit qu’il y a de l’arnaque ! Une augmentation qui est presque moitié moindre que l’inflation. Donc une perte de salaire, surtout dans une période dont on ne connaît pas les lendemains. Le patronat se félicite d’ailleurs qu’à la différence d’autres secteurs, aucune clause n’ait été prévue qui autoriserait la direction syndicale à renégocier en cas d’inflation trop galopante. Bref aucune forme d’indexation des salaires sur le coût de la vie.

Par ailleurs, le contrat veut qu’aucune grève ne soit légale d’ici deux ans. Les dirigeants syndicaux veilleront au bon respect de la loi. Mais la grève est néanmoins toujours possible, car rien n’empêche des travailleurs de passer outre. Il a existé des « grèves sauvages » en Allemagne dans le passé, et même quelques-unes ces dernières années. Les grèves d’avertissement qui ont eu lieu à l’occasion de ces négociations dans la métallurgie ont fait l’actualité, et menacé de basculer vers une vraie grève que les patrons et l’État se félicitent d’avoir évitée. Ce secteur important de l’économie allemande aurait pu avoir valeur d’exemple, et ouf, soulagement patronal !

Donc, jusque-là, ça va pour le monde des capitalistes. Il a juste eu un peu chaud. Mais il demeure pas mal de mécontentement dans l’air !

Dima Rüger

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