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Accueil > Éditos de bulletins > 2020 > mai > 5

Défendons nos vies, confinons leurs profits !

À l’approche du déconfinement, les choix du gouvernement sont clairs. « L’économie » doit repartir. Ce qui signifie, pour les riches : l’argent doit rentrer dans les caisses. Et pour les travailleurs : au boulot !

Le télétravail est encore recommandé quand il est possible, pour une minorité de salariés. Pas de quoi rassurer, ni ceux qui ne savent plus où donner de la tête à la maison, ni ceux qui vont devoir revenir à l’usine, sur les chantiers, dans les bus ou les trains… On s’interroge toujours sur les masques et les tests réellement disponibles le 11 mai. La rentrée des classes s’avère un véritable casse-tête, en particulier dans les petites écoles où l’on voit mal des moins de six ans s’ébattre en respectant les gestes barrière. Sans parler des transports, déjà bondés dans une région comme l’Île-de-France. Dans ce contexte, nombre de salariés n’ont aucune envie de retourner bosser.

Reprendre le travail ? Mais dans quelles conditions ?

L’État se contente de « fiches conseil » pour les entreprises : gestes barrière, distances minimales, circulation du personnel, port du masque en cas d’impossibilité de respecter les distances, etc.

Or les mieux placés pour juger des conditions de sécurité, c’est nous. Nous savons tous que, dans bien des boîtes, il est difficile, voire impossible, de se tenir éloignés les uns des autres, ou de travailler avec un masque ! Mais ce qui compte pour les patrons, c’est que l’activité reprenne. Autant dire que nous ne pourrons compter que sur nous-mêmes pour surveiller cette fameuse « reprise » de l’économie.

Leur « monde d’après »

D’autant que leur « monde d’après » s’annonce pire que l’ancien. Le chômage connaît une hausse record, 7 % en un mois. À côté des salariés qui perdent leur emploi, des contrats courts non renouvelés, il y a les intérimaires sans mission, les « extras » sur le carreau, les « auto-entrepreneurs » privés de leurs clients… et tous les travailleurs non déclarés, avec ou sans papiers, qui n’ont pas droit au chômage.

Rien n’est prévu pour ceux qui n’ont plus rien, à part ce qu’offrent les Restos du cœur et autres bénévoles. Alors que des plans de licenciements sont d’ores et déjà annoncés, rien n’est prévu non plus pour ceux dont l’emploi est menacé : Bruno Le Maire rappelait encore, ce lundi, qu’il n’était pas question pour l’État d’empêcher (à fortiori d’interdire) les licenciements. Rien n’est prévu, enfin, pour faire payer les actionnaires. Le gouvernement a largement ouvert les vannes de l’argent public, surtout pour sauver les « fleurons » de l’économie – entendez les grandes entreprises.

À eux de faire des « sacrifices » :

Interdiction des licenciements,
Embauches dans les services publics,
Maintien et augmentation des salaires !

C’est à nous qu’on demande des sacrifices, notamment par l’augmentation du temps de travail, la remise en cause des congés, l’augmentation de la productivité. Pourquoi devrions-nous nous sacrifier ? Nous ne leur devons rien : ni au gouvernement qui a si mal géré la crise sanitaire, ni aux patrons. Pour faire croire à l’union nationale, Macron parle déjà de « reconstruction ». Pourtant il n’y a pas eu de guerre. Les infrastructures sont intactes. La seule chose en ruine, c’est les profits des capitalistes qui ont déjà commencé à nous faire payer la note. C’est eux qui nous sont redevables : si la vie a pu continuer ces derniers mois, c’est bien grâce aux plus mal payés, ceux qu’on découvre comme « essentiels », dans les hôpitaux comme ailleurs.

Il faut que le monde du travail se fasse entendre. Notre priorité, ce n’est pas leurs profits. C’est de vivre dans des conditions décentes et de travailler en sécurité. Dans tous les lieux de travail, il faut imposer des règles sanitaires sûres et surveiller leur application. Pour empêcher la crise sociale, il faut interdire les licenciements, maintenir les salaires et les augmenter, et imposer le partage du travail entre tous !

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