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Éditorial du 20 avril 2020

Confinement, déconfinement : mêmes inégalités, même cynisme, mêmes incohérences !

Macron avait mis à « l’honneur » celles et ceux qui jusque-là « n’étaient rien », pour appeler au déconfinement le 11 mai. Philippe a dramatisé et annoncé quelques vagues adaptations. Mais le ton est donné : « La crise économique ne fait que commencer, elle sera brutale »… pour les travailleurs. Et l’effort commence par la reprise du travail, nous disent-ils.

Macron et Édouard Philippe s’apitoient…

Dans les milieux populaires, les conditions du confinement deviennent insoutenables : chômage partiel ou total, contrats précaires brutalement interrompus, prises de risque au travail, logements exigus voire insalubres, harcèlement policier… Pour certains, il devient même difficile de se nourrir et de répondre aux besoins de leur famille. Le confinement révèle et accentue encore l’injustice sociale. Le gouvernement, en dame de charité, fait mine de s’apitoyer et annonce des aumônes… dérisoires par comparaison avec la centaine de milliards prévue pour aider prioritairement le patronat des grandes entreprises.

Déconfinement : priorité à la reprise des profits !

Macron avait abandonné la semaine dernière la pose guerrière pour prôner un autre « monde d’après », en lançant le signal de la fin du confinement pour le 11 mai. Car le chef du Medef l’a dit : « la relance, c’est maintenant », celle des profits, en faisant payer les salariés : subventions aux entreprises (20 milliards supplémentaires votés samedi à l’Assemblée), prêts garantis par l’État, exonérations de taxes, chômage partiel financé par nos impôts, congés différés ou imposés par les patrons et autres dérogations au code du travail comme la hausse du temps de travail à 60 heures hebdomadaires.

Et désormais, pression pour faire reprendre le travail par le chantage à l’emploi. Les promesses de masques « grand public » et de tests (pas sûr qu’elles soient suivies d’effet !) n’ont qu’un objectif : faire revenir les salariés à l’usine ou au bureau, comme dans le « monde d’avant ».

Les profs ne sont pas dupes

Et comme il faut bien s’occuper des enfants de ceux qu’on renvoie au turbin, Macron a annoncé la réouverture des écoles à partir du 11 mai !

Balayés donc les risques de rebond de l’épidémie que pointent les médecins. Le gouvernement invoque hypocritement les inégalités scolaires que le confinement accentue indéniablement, mais qui va croire que c’est le souci de Blanquer dont la politique a été de renforcer le tri social à l’école ? Certainement pas les enseignants qui dénoncent l’incohérence du déconfinement (bars et restaurants restent fermés, mais pas les établissements scolaires qui concentrent des centaines de jeunes ?) et redoutent les conséquences sanitaires de cette garderie géante, tout en sachant que ce confinement prolongé est plus que difficile à vivre pour beaucoup d’élèves et de familles.

Mais comment imaginer accueillir des élèves dans des conditions décentes alors que les établissements scolaires sont déjà sous-dimensionnés et sous-équipés en temps normal ?

Se défendre dès maintenant contre les mauvais coups

À peine annoncée, la prime de 1 500 € pour le personnel soignant est déjà restreinte à certaines professions et aux départements les plus « exposés ». Il n’y a pas de petites économies. Mais cette prime ponctuelle et inégalitaire, cette « carotte » comme disent les infirmières, aides-soignantes et autres agents hospitaliers, ne fait pas oublier la responsabilité des gouvernements successifs dans la casse de l’hôpital, ni les revendications de celles et ceux qui revendiquent depuis un an des moyens, du personnel et une hausse des salaires de 300 € mensuels pour tous.

Le refrain de l’unité nationale ne couvre plus la colère qui monte. Préparer la « reprise », c’est s’opposer dès maintenant à ceux qui veulent nous faire payer la facture en rognant sur les salaires, les congés ou les conditions de travail.

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