Le 17 et 18 mai dernier, près de 8 000 migrants ont traversé la frontière hispano-marocaine dans l’enclave espagnole de Ceuta, 6 000 d’entre eux ont déjà été refoulés vers le Maroc. Près de 3 000 mineurs sont encore bloqués en Espagne, ni accueillis, ni renvoyés, en raison d’une loi qui empêche leur expulsion.
L’Espagne avait accepté de soigner sur son territoire le chef du Polisario, groupe politique et armé réclamant l’indépendance du Sahara occidental actuellement sous contrôle marocain. En représailles, le Maroc a levé tous les contrôles aux frontières pendant deux jours. L’occasion de rappeler à l’Espagne que c’est le Maroc qui réprime les migrants pour le compte de l’Europe.
Les deux gouvernements font de la vie de milliers de personnes un jeu diplomatique, comme s’ils étaient une pièce sur leur échiquier, au mépris de tout respect de la dignité humaine. Il y aurait eu une solution pour déjouer ces sales calculs : que la France, entre autres, ouvre ses frontières aux migrants…