Dans les six premiers mois de 2022, près de 300 Algériens ont été placés derrière les barreaux pour délit d’opinion, selon l’organisme Détenus algériens, qui tient le décompte de la répression dans le pays. Un des derniers en date à être incarcéré est Ihsane El-Kadi, directeur de la station algérienne Radio M. et du site d’information Maghreb Emergent. Il a été condamné à six mois de prison ferme pour un texte d’analyse publié en mars dernier sur le Hirak, le mouvement populaire appelant depuis 2019 à la démocratisation de l’Algérie. Signe du durcissement du régime face à l’opposition politique : après les militants du Hirak, les manifestants, les leaders des partis d’opposition et les journalistes, ce sont désormais les avocats des accusés qui se retrouvent inculpés. C’est le cas d’Abdelkader Chohra et de Yacine Khelifi, tous deux défenseurs de Rachid Nekkaz, une des figures fortes du Hirak, qui ont été déférés devant un tribunal dans les dernières semaines pour « atteinte à l’unité du pays ». Face au mécontentement social qui accompagne désormais le malaise politique, le président Abdelmadjid Tebboune n’a qu’une seule réponse : la répression.
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