1^er mai… 4 mai… 9 mai… Tous ensemble en jaune et rouge !

Macron en est réduit à ne pouvoir s’appuyer vraiment que sur les flics qui gazent, cognent, mutilent les manifestants. Sur les juges qui ont la main lourde sur les gazés qui ont l’audace de se rebeller.

Tout ce qu’il tente pour reprendre la main politiquement lui échappe aussitôt. S’il avait axé ses « annonces » pour essayer d’isoler les Gilets jaunes du gros de la population... c’est encore raté : ce sont carrément 63 % de la population qu’il n’a pas convaincus ! Il ne lui reste que tous les réacs qu’il cherche à fédérer derrière lui en agitant « la grande peur » face à ces pauvres qui osent relever la tête, en flirtant avec les thèmes de l’extrême droite pour le durcissement du sort fait aux migrants.

Mais laissons là Macron empêtré avec les siens, hantés par la trouille que la colère ne déborde dans les hôpitaux dont le personnel n’en peut plus, dans l’Éducation nationale dont les profs refusent des réformes élitistes, dans toutes les entreprises qui licencient – Ford-Blanquefort, Bosch-Rodez, PSA-Saint-Ouen et Hérimoncourt, Carrefour, General Electric à Belfort et d’autres encore... Alors même que les bénéfices de ces entreprises sont au beau fixe !

Un mouvement qui se structure

Sans compter que le mouvement des Gilets jaunes ne se résume pas aux manifestations des centres-villes, loin de là.

Partout, les groupes de Gilets jaunes essayent de se coordonner, souvent au niveau d’un département, mais pas forcément en suivant les divisions administratives du pays. Avec des résultats visibles – comme la Coordination du Grand-Est – et l’Assemblée des assemblées qui s’est déjà réunie deux fois, à Commercy et Saint-Nazaire, et doit le faire le mois prochain à Montceau-les-Mines.

La volonté de s’organiser est là. Elle peut permettre au mouvement de se situer à un tout autre niveau dans les semaines à venir. Surtout si le reste des salariés, dans les entreprises, les hôpitaux, les services publics, les rejoignent et réciproquement.

Les Gilets jaunes ne sont pas seuls dans la contestation

L’exaspération est présente dans tous les secteurs de la classe ouvrière et, plus généralement, des couches populaires. Le mécontentement remonte loin. La grève des urgences s’est étendue comme une traînée de poudre. Il y a quelque temps, les Ehpad étaient en lutte. À quoi il faut ajouter les licenciements évoqués, les débuts de lutte – et les premières tentatives de coordination – dans l’Éducation nationale.

Mais, après plus de cinq mois de mobilisation des Gilets jaunes, de plus en plus de militants syndicaux, surtout à la base, savent que leurs revendications sont les mêmes que les leurs. Un certain nombre d’unions locales CGT ont pris langue avec les Gilets jaunes, souvent à l’initiative de ces derniers, et ont décidé d’appeler à leurs initiatives.

Nombreux sont nos camarades de travail et des militants syndicaux de base qui sont favorables à une jonction avec les Gilets jaunes : on l’a vu lors de l’Acte 24 du 27 avril, en de nombreux endroits, comme la manifestation parisienne. Nombreux sont ceux qui reprochent désormais aux dirigeants confédéraux et à leurs relais leur frilosité et leur passivité.

Les manifestations du Premier mai, du 4 mai, du 9 mai… seront l’occasion de manifester tous ensemble. Le simple fait que le feu couve sous les braises pas du tout éteintes du mouvement a de quoi faire faire des cauchemars au gouvernement et à la bourgeoisie.

Le mouvement des Gilets jaunes sera peut-être l’étincelle et le ciment des luttes ouvrières.

Tous ensemble, vive l’incendie social !