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10 ans après la crise de 2008, il n’y en a toujours que pour les « 1 % »

Alors même qu’on nous dit que les caisses de l’assurance chômage vont repasser dans le vert, gouvernement et patronat veulent réduire les montants et durées d’indemnisation. On nous dit que les caisses retraites sont en panne, et avec la retraite « à points » de Macron c’est y compris les périodes de chômage et les plus bas salaires qui compteront dans le calcul des pensions, histoire de faire baisser leur montant.

Pourtant, il y a exactement dix ans, quand la finance s’écroulait par la faute des financiers et des opérations de spéculation qui leur avaient permis de s’en mettre plein les poches, quand les banques et fonds d’investissement annonçaient des pertes colossales et des faillites en chaîne, les États américain et européens avaient trouvé en quelques jours des milliards pour venir à leur secours.

Dix ans après cette crise, les dividendes battent à nouveau des records : ils devraient atteindre 1 350 milliards de dollars dans le monde pour 2018, soit l’équivalent du PIB de l’Espagne. Mais les économistes annoncent déjà la prochaine crise…

Dans cette société capitaliste, les crises éclatent inévitablement : c’est son mode de fonctionnement. Chaque capitaliste veut augmenter ses parts de marché pour accroître ses profits et, vu leur concurrence, périodiquement ça grippe. Alors les patrons ferment des usines, des bureaux, licencient et imposent des gels de salaire. Avant 2008, les capitalistes s’étaient emballés sur le marché immobilier, aux États-Unis, mais aussi en Espagne ou ailleurs, poussant les travailleurs à acheter à crédit. Avant que les banquiers fassent monter en flèche leurs taux, que les acheteurs soient insolvables et que la bulle éclate, entraînant l’ensemble de l’économie.

Les banques ont été sauvées avec l’argent public, patronat et gouvernements ont fait payer la note à la population. Les travailleurs grecs l’ont payé de coupes claires sur leurs salaires et leurs retraites. Partout le chômage s’est envolé.

Et si depuis peu la courbe du chômage s’est, nous dit-on, inversée, c’est pour laisser place aux boulots précaires et mal payés en CDD, intérim et temps partiel.

Depuis 2015, le gouvernement annonce la reprise, qui ne vaut que pour les actionnaires. Et s’il se vante d’un peu de croissance, les patrons n’en continuent pas moins à supprimer des emplois. Plutôt que d’embaucher, ils préfèrent exiger des heures supplémentaires… qui servent ensuite à ne pas augmenter les salaires. Et le gouvernement Macron de les encourager en défiscalisant celles-ci à nouveau !

Après la crise de 2008, les suppressions d’emplois n’ont pas été sans réaction de la part des travailleurs. Ils ont été nombreux en lutte : à Continental, New Fabris, Molex, Freescale, Goodyear, PSA Aulnay, Trois Suisses, La Poste, SNCF et bien d’autres. Mais ce qui a manqué est que ces luttes se rejoignent et s’élargissent en une lutte d’ensemble, une grève générale : un nouveau mai 1968 qui renverse le rapport de forces avec le patronat.

Il y a eu aussi les révoltes dans le monde arabe contre le chômage, qui ont fait tomber des dictatures, et celles de la jeunesse d’Occupy Wall Street, aux USA, et des Indignés d’Espagne et de Grèce. Ces luttes ont soulevé beaucoup d’espoirs, mais elles ont été détournées vers la voie de garage électorale.

Les occupants de Wall Street, en 2011, se revendiquaient des 99 % qui sont au bas de l’échelle, contre le 1 % le plus riche. Depuis, les inégalités ont continué d’augmenter en faveur de ce 1 %. Et les réformes fiscales de Macron, en train d’être votées à l’Assemblée, favoriseront encore ce 1 % le plus riche (suppression de l’ISF, prélèvement forfaitaire sur les revenus du capital, etc.), au détriment des 99 % restants.

Alors oui, les luttes sont plus que jamais nécessaires. Pour enrayer la nouvelle offensive du patronat contre nous, et mettre le capitalisme à la retraite, sans indemnité ni pension.

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