Aller au contenu de la page

Attention : Votre navigateur web est trop ancien pour afficher correctement ce site internet.

Nous vous recommandons une mise à niveau ou d'utiliser un autre navigateur.

Accueil > Convergences révolutionnaires > Numéro 99, mai-juin 2015

Les sales affaires du capitalisme français

Mis en ligne le 14 mai 2015 Convergences Monde

Mali, Centrafrique, Irak… Depuis 2012, Hollande va de guerre en guerre, toujours sous le prétexte « humanitaire » de protéger les populations. Ces guerres n’ont rien arrangé, sauf pour l’industrie militaire française. Quant aux populations, elles subissent la loi du vainqueur, comme le montrent les accusations de viols qui pèsent sur des militaires français en Centrafrique.

Sous le masque humanitaire, le vrai visage de la « Françafric »

Mercredi dernier, la presse britannique a révélé qu’au moins 14 soldats français auraient violé des enfants centrafricains contre de l’argent et de la nourriture, dans un camp de réfugiés qu’ils étaient censés protéger. Pendant un an, l’ONU puis la France ont tenté d’étouffer l’affaire. Il aura fallu que la presse s’en empare pour que les conclusions de l’enquête militaire soient enfin transmises au parquet… mais gardées secrètes ! La justice française n’a encore entendu aucune des victimes. Celles-ci ne pouvaient même pas réclamer l’ouverture d’une enquête : les autorités centrafricaines ont signé avec l’occupant français des accords qui assurent à ses soldats une totale impunité.

Le ministre de la Défense, Le Drian, s’indigne contre ces brebis égarées qui auraient « sali le drapeau » de l’impérialisme français ; il n’a pourtant jamais été propre, depuis le temps pas si lointain des colonies ! Ces crimes s’ajoutent à la longue liste d’exactions commises par les troupes de l’État français dans les pays d’Afrique qui sont restés sous sa tutelle ; comme les viols de femmes dans les camps de réfugiés au Rwanda, en 1994, lorsque l’armée française, là aussi en mission « humanitaire », couvrait la fuite des responsables du génocide.

Sales guerres et bonnes affaires

En Centrafrique comme au Mali, l’armée ne fait que servir de gendarme pour maintenir un ordre favorable aux fleurons du capitalisme tricolore, comme Total ou Areva, qui exploitent le pétrole, l’uranium et toutes les ressources dont les populations ne voient jamais la couleur.

Les sales guerres de Hollande profitent aussi à l’industrie d’armement. Le Rafale de Dassault, qui a fait ses preuves en Libye, au Mali et en Irak, ne s’est jamais si bien vendu : après l’Égypte et l’Inde, c’est le Qatar qui en réclame. Cocorico : avec des exportations estimées à 15 milliards d’euros pour 2015, la France deviendrait le deuxième vendeur d’armes au monde, derrière les États-Unis. Battus, Chirac et Sarkozy ! Comme le dit le très à droite Serge Dassault : « Je fais mieux mes affaires avec les socialistes ».

Alors Hollande s’en va, tout fier, rendre visite aux monarchies pétrolières du Golfe, au Qatar et en Arabie saoudite : des dictatures qui n’ont pas grand-chose à envier, en matière de barbarie, aux « terroristes » que Hollande prétend combattre, mais qui payent rubis sur l’ongle.

Une guerre pour le fric… et contre les travailleurs

Cerise sur le gâteau, le gouvernement vient d’annoncer une rallonge de près de quatre milliards d’euros sur quatre ans pour le budget de la Défense ! Le seul budget en augmentation ! Sous prétexte de « guerre contre le terrorisme », voilà une nouvelle qu’apprécieront les marchands d’armes.

Quant aux travailleurs, Hollande essaie de leur faire croire que les commandes d’armements permettraient de créer des emplois. Mais que représenteraient quelques centaines ou milliers d’emplois créés, s’ils l’étaient, face aux cinq millions de travailleurs qui n’en ont pas ? Dans le même temps, les services publics indispensables à la population sont sacrifiés : plus de trois milliards d’économies prévues en 2015 et 2016 sur le seul budget de la Sécurité sociale !

Pour les capitalistes et leurs représentants politiques, il n’y a pas de mauvaises affaires. Mais ce ne sont jamais de bonnes affaires pour les travailleurs. Et cette politique est à combattre car ceux qui nous exploitent et licencient en France sont les mêmes qui font de juteux bénéfices sur ces multiples champs de bataille qu’ils ont ouverts sur la planète.

(Éditorial des bulletins d’entreprise de la Fraction L’Étincelle du 4 mai 2015)

Mots-clés : |

Imprimer Imprimer cet article