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DOSSIER : Élections européennes, pas de surprise pour ceux qui ont fait le lit du FN

A lire

Mis en ligne le 14 juin 2014 Convergences Culture



  • Tenir la rue. L’autodéfense socialiste 1929-1938

De Matthias Bouchenot.

Éditions Libertaria, mai 2014, 300 pages, 15 €.


Au cours des années trente, on assista en France à un développement important des partis d’extrême droite, encouragés par la victoire de Mussolini en 1922 et celle d’Hitler en 1933. À l’instar des Chemises noires fascistes et des Sections d’assaut hitlériennes, ces organisations, qui réunissaient des dizaines de milliers de membres, telles les Jeunesses patriotes ou les Croix de feu du colonel de la Roque, défilaient en uniforme, bras tendu, et, alliées à l’Action française royaliste, attaquaient systématiquement les militants des partis communiste et socialiste. Au Quartier latin, elles parvenaient même à faire régner la terreur dans certaines facultés d’où elles expulsaient les étudiants juifs.

Face à cette menace, le PC et la SFIO mirent en place des groupes de défense structurés : les GDA (Groupes de défense antifasciste) du PC, les JGS (Jeunes gardes socialistes) et les TPPS (Toujours prêts pour servir) de la SFIO, pour protéger les réunions, manifestations, distributions de tracts et journaux. Ces groupes réussirent assez rapidement, non seulement à tenir tête aux fascistes mais à les chasser des quartiers populaires, surtout après la vigoureuse réaction ouvrière qui suivit les émeutes de 1934 et la constitution de l’alliance électorale du Front populaire.

Ces organes de défense, leurs objectifs et leur fonctionnement donnèrent lieu à d’intenses débats au sein du PC et surtout de la SFIO. Alors que l’aile gauche socialiste, dont certains militants devaient former le PSOP (Parti socialiste ouvrier et paysan) de Marceau Pivert et d’autres rejoindre le courant trotskiste, y voyait une préfiguration des milices ouvrières, la direction de la SFIO entendait les cantonner dans un rôle purement défensif.

Matthias Bouchenot s’est penché non seulement sur l’idéologie, la composition sociale et le fonctionnement de ces groupes de défense, mais sur leur rôle précis au cours de divers affrontements, en particulier de la manifestation antifasciste de Clichy, du 16 mars 1937, au cours de laquelle la police de Léon Blum tira sur la foule faisant six morts, dont une jeune militante des TPPS, et une cinquantaine de blessés par balles. Un travail remarquablement précis et documenté sur un sujet peu connu.

L’auteur n’aborde pourtant pas le problème essentiel : pour vaincre le fascisme, organiser des groupes de combat si courageux soient-ils ne suffit pas, il faut avoir une politique et des perspectives à proposer à la classe ouvrière et à l’ensemble de la population laborieuse.

George RIVIERE

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Numéro 94, juin-juillet-août 2014

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