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Accueil > Éditos de bulletins > 2019 > juin > 10

Urgences en lutte, urgence sociale !

Sitôt les élections européennes bouclées, Macron repart à l’offensive. Il ressort la réforme des retraites qu’il avait dû mettre au frigo, tant la situation sociale était tendue. Il veut nous imposer la retraite par points, avec un nouveau recul de l’âge de départ et une baisse du montant des pensions à la clé. Le rouleau compresseur des attaques contre les salariés et l’ensemble des classes populaires est « en marche ». Tout à son arrogance, la voie lui semble enfin libre...

La voie est libre ? Peut-être pas

Tout d’abord, même si les manifestations du samedi s’épuisent, le mouvement des Gilets jaunes perdure au-delà des actions du samedi.

Ensuite, le bulldozer macroniste vient de tomber sur un gros os : la grève des urgences dans les hôpitaux.

Depuis le mois de mars, des services d’urgences se sont les uns après les autres mis en grève, mais c’est la décision des soignants de l’hôpital Lariboisière à Paris la semaine dernière de se mettre collectivement en arrêt maladie qui a vraiment mis cette lutte sous les feux des projecteurs. En grève depuis des semaines, mais tous les jours réquisitionnés, ils n’ont eu d’autre choix pour rendre cette grève visible, que de se mettre collectivement en arrêt.

Les paroles de Buzyn, la ministre de la Santé, ont amplifié l’indignation des personnels des urgences : alors qu’ils sont à bout, proches du burn-out, et qu’ils dénoncent la mise en danger des patients, elle a réagi avec mépris, allant jusqu’à les accuser de manque de professionnalisme : « En général, les soignants en grève viennent travailler avec un brassard pour assurer la continuité des soins. Là ils se sont mis en arrêt maladie, c’est dévoyer ce qu’est un arrêt maladie.  »

Que des salariés en grève viennent travailler avec un brassard, c’est le rêve de tout employeur. Mais en ce qui concerne la continuité des soins, elle n’existe pas, même quand il n’y a pas de grève dans les hôpitaux, à cause du manque de moyens alloués aux services publics. Une situation qui va aller en s’aggravant : à son échelle, l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) programme un millier de suppressions d’emplois par an ! Nouveau pavé dans la mare, après la boulette de Buzyn : l’affaire de Lons-le-Saulnier, où les gendarmes sont venus en pleine nuit sonner chez des personnels de l’hôpital pour leur remettre des ordres de réquisition, réveillant familles et enfants.

La situation des urgences, un miroir grossissant...

Tout cela fait beaucoup parler, car il est révoltant de voir ainsi traiter des personnels qui sont épuisés, et qui luttent pour tout simplement avoir le temps de s’occuper correctement de leurs patients. Le personnel soignant des urgences dénonce le fait que l’hôpital soit devenu une « usine à patients », où il faut « abattre du malade ». La grève touche actuellement plus de 80 services d’urgences, et pourrait bien continuer à faire tache d’huile, non seulement dans les autres services d’urgences, mais dans d’autres services hospitaliers pour commencer, puis plus largement ailleurs.

Car la situation des urgences est en fait le miroir grossissant de ce qui se passe dans les autres secteurs, entreprises privées comme publiques. Sans oublier les bas salaires : d’ailleurs, à juste titre, les grévistes exigent 300 euros d’augmentation par mois, une revendication qui pourrait être reprise très largement par l’ensemble des salariés.

Nous avons tous des problèmes similaires. Faire face au manque de personnel, se sentir épuisé par la charge de travail, alors qu’il y a des millions de personnes qui sont privées d’emploi. Ne pas pouvoir accomplir son travail comme on le voudrait, faute de temps, faute de moyens. En avoir assez du mépris de la hiérarchie, sans parler des « petites phrases » de Macron.

Face aux attaques qui s’annoncent, face aux plans de licenciements, il faut nous mettre en lutte et nous coordonner. Tous ensemble, nous pouvons mettre en échec l’acte II du président des patrons.

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