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Accueil > Éditos de bulletins > 2020 > juillet > 6

Un nouveau gouvernement pour une même politique anti-ouvrière

Le nouveau gouvernement devrait être dévoilé ce lundi 6 juillet par l’Élysée. Quelle que soit sa composition, Macron l’a annoncé, il va poursuivre son offensive anti-ouvrière tous azimuts. La présence de Jean Castex en tant que Premier ministre ne peut que le confirmer. Loin d’être un inconnu, cet énarque de droite est un vieux briscard de la politique, dont les hospitaliers ont d’ailleurs déjà fait l’amère expérience…

« Un haut fonctionnaire qui connaît parfaitement le monde de la santé et qui est redoutable d’efficacité. »

Voilà comment le présentait Édouard Philippe début avril. Qu’il connaisse bien le monde de la santé, cela reste à prouver. Mais les hospitaliers connaissent bien sa « redoutable efficacité » : en 2006, en tant que principal promoteur de la ‘tarification à l’acte’ (dite T2A), il a introduit les logiques de rentabilité à l’hôpital, responsables – entre autres – de l’insuffisance du nombre de lits et de matériel et de l’accroissement de la pression subie par les salariés.

Une politique qu’il souhaite remettre en œuvre, lui qui compte bien se débarrasser rapidement du Ségur de la santé alors même que les quelque 6,8 milliards d’euros promis sont très loin du compte revendiqué par les hospitaliers.      

Quand l’État finance l’explosion du chômage

Et comme « la crise a aggravé fortement le déficit de nos régimes de retraite », vient d’expliquer au Journal du dimanche le même Jean Castex, il s’agira également de régler « à court terme » les réformes des retraites et de l’assurance chômage contestées lors de tant de manifestations par les salariés.

Faire travailler plus longtemps et diminuer les allocations retraite et chômage, voilà le programme gouvernemental, alors même que pleuvent les annonces de suppressions d’emplois, de fermetures d’entreprises ou encore de ventes de sites, laissant les salariés sur le carreau. Après Renault fin mai, Airbus et Air France et leurs quelque 5 000 et 7 580 suppressions de postes en France viennent s’ajouter à la longue liste des Nokia, Daimler, Bayer, Sanofi, Altice Media, etc.

Ces entreprises ont largement profité des millions du chômage partiel et des milliards débloqués pour différents secteurs : huit pour l’automobile, quinze pour l’aéronautique… Pourtant le gouvernement plaide à nouveau pour des « incitations financières à l’embauche »… qui finissent encore et toujours par de nouveaux licenciements.

La manœuvre devient routinière : sous prétexte de relance, l’État supprime des allocations sociales pour subventionner le patronat qui licencie.      

« On est tous BorgWagner ! »

Mais les capitalistes et le gouvernement qui veulent profiter de l’accalmie estivale pour faire passer leurs crasses ne sont peut-être pas au bout de leurs surprises. Le déconfinement a déjà été marqué par des manifestations importantes d’hospitaliers, de salariés de Renault, de sans-papiers ou encore de jeunes contre les violences policières. Pas sûr alors que les travailleurs accepteront de prendre des coups sans riposter.

À Lannion, ce sont d’ailleurs près de 5 000 personnes qui se sont légitimement mobilisées ce samedi 4 juillet en soutien aux 402 salariés de Nokia menacés de licenciement. Même configuration à Tulle où 1 500 personnes ont manifesté aux côtés des 368 salariés de BorgWagner, dont des commerçants qui ont baissé le rideau pour l’occasion.

Après tout, pari réussi pour Jean Castex qui a le « souci de rassembler ». Il n’avait juste pas précisé si c’était derrière son projet pro-patronal ou pour s’y opposer…  

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